Pas-de-Calais

Arc a besoin de 250 millions d’euros

Publié le 4 juillet 2020 à 13:11

Si le prêt d’État de 31 millions d’euros permet à l’entreprise Arc, dans le Pas-de- Calais, de payer les salaires dans une période très difficile, il est indispensable d’aller plus loin. Les élus parlementaires ont alerté le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire.

Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas- de-Calais, et Fabien Roussel, député du Nord, s’inquiètent de la situation d’Arc dans un courrier qu’ils ont adressé au ministre le 1er juin. « Les 4 600 salariés, écrivent-t-ils, tout comme l’ensemble des élus de ce bassin de vie à cheval sur les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais, ont désormais besoin d’avoir une visibilité à long terme. » Les élus rappellent que l’entreprise doit faire face à un échéancier très ambitieux en termes d’objectifs industriels et commerciaux, suite à la transformation de la dette en capital et l’injection de 120 millions d’euros de ressources financières complémentaires. L’entreprise est endettée à hauteur de plus de 460 millions d’euros et les taux d’intérêt atteignent jusqu’à 12 %. En 2019, rappelle

Fabien Roussel, « le service de la dette a coûté au minimum 10 millions d’euros ». Aujourd’hui, et dans le contexte de la pandémie, Arc a besoin d’un soutien exceptionnel pour compenser les pertes et pour investir rapidement. Des travaux sont indispensables comme la rénovation de fours ou la modernisation d’activités.En 2014, le nombre de salariés s’élevait à 5 700. 400 emplois ont été supprimés depuis. « Mais ils sont déterminés, affirme Fabien Roussel, à maintenir la production en France avec au minimum 260 000 tonnes de production annuelle. » C’était le niveau avant la pandémie. Or, insiste le député, il n’est pas question de délocaliser une partie de la production en Russie ou aux Émirats arabes unis.

Pour que les salariés de l’entreprise n’aient pas une fois encore à faire des sacrifices, ils sollicitent une intervention rapide de l’État pour bénéficier des aides mises en place suite à la pandémie pour faire face à la perte de chiffre d’affaires. La baisse de prise en charge du chômage partiel ne va du reste pas aider en pareille circonstance.Les élus le réclament une fois de plus : l’entreprise a besoin d’un apport de 250 millions d’euros pour faire face à ses investissements et à ses objectifs de production en France. Ils en appellent au fonds de soutien aux grandes entreprises stratégiques, doté de 20 milliards d’euros, et au plan de relance de l’Union européenne.