TRANSPORT

Autoroutes : et si on nationalisait ?

par Franck Jakubek
Publié le 25 janvier 2019 à 16:25

Au Sénat et à l’Assemblée nationale, les élus communistes défendent l’idée de renationaliser les autoroutes. Un projet de loi a été déposé en ce sens.

Les parlementaires communistes défendent deux axes principaux : le retour dans le giron de l’Etat des concessions aujourd’hui détenues par des sociétés privés et le reversement des dividendes à l’Agence de financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF). L’agence créée en 2004, quelque mois avant l’annonce de la privatisation organisée par Thierry Breton, alors ministre de l’Economie, et Dominique Perben, ministre des Transports. L’AFITF avait été privée de ses ressources dès sa création…

Dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, la démarche est fondée. En outre, le mouvement des Gilets jaunes, en s’en prenant largement aux péages, comme aux radars, a largement démontré le « racket » de la prise en main par des intérêts privés des autoroutes déjà plus que payées par les contribuables.

Une première proposition de loi déposée en 2014 par les communistes avait malheureusement déjà été rejetée par la majorité du Sénat.

« 40 milliards de dividende d’ici 2032 »

« Pour l’année 2017, derniers chiffres disponibles, le groupe Vinci Autoroutes a réalisé un chiffre d’affaires de 4,3 milliards d’euros en hausse de 3,4 % sur 2016 pour des recettes de péage approchant les 3 milliards, dégageant un résultat net de 1,1 milliard d’euros. Quant à l’investissement sur l’année, il pointait à 537 millions, en baisse de 11,2 % sur l’exercice précédent », soulignait André Chassaigne, président du groupe communiste à l’Assemblée nationale, en décembre 2018 lors d’une question au gouvernement.

« Les autoroutes françaises réalisent un chiffre d’affaires de 8 milliards par an. En privatisant, l’Etat a renoncé aux dividendes futurs estimés à 40 milliards d’ici 2032, la marge nette des groupes autoroutiers oscille entre 20 et 24 % depuis la privatisation et enfin 14,6 milliards de dividendes ont été distribués aux actionnaires. Lors d’un débat au Sénat en 2014 initié par notre groupe, nombreux furent les collègues sur tous les bancs à déclarer que cette privatisation des autoroutes avait été une erreur. Nous pensons qu’il faut procéder à la renationalisation des concessions autoroutières », rappelait-il alors.

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