Conseil départemental

Contre la réforme des finances publiques, l’opposition fait motion commune

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 11 octobre 2019 à 18:59

L’autonomie des personnes âgées était au débat pour la séance plénière du 7 octobre au Conseil départemental du Nord. Mais, comme le sujet principal était le budget, la réforme de finances publiques a permis à l’opposition (PCF-PS) de montrer son désaccord en déposant une motion solidaire.

Dans son intervention sur la question du budget 2020 alloué à l’autonomie, Isabelle Denizon, conseillère départementale PCF, a rappelé que si le département est « un des acteurs majeurs dans le domaine du grand âge et de la perte d’autonomie » l’État devait prendre sa part également. Elle constate notamment que le rapport Libault publié en mars établit un besoin de 10 milliards d’euros pour assurer le financement de la dépendance alors que « dans le budget de la sécurité sociale de 2020, seuls 500 millions sont prévus [...] les crédits alloués à domicile n’évoluent pas » même si un effort est fait envers les EHPAD. Elle est aussi revenue au nom du groupe Communiste, républicain citoyen et apparenté (CRCA) sur les « difficultés rencontrées par les associations d’aide à domicile » et l’impact induit sur l’emploi. Alors que leur verser 24 euros de l’heure- au lieu de 21 comme préconisé par le rapport Libault- leur permettrait d’être à l’équilibre.

Casse de l’administration publique

Une motion a été déposée par le groupe CRCA et le groupe Socialiste, radical et citoyen (SRC) marquant leur opposition à la réorganisation de la direction générale des Finances publiques (DGFIP) vécue comme un nouveau recul des services publics de proximité sur les territoires. Ils apportent aussi leur soutien aux mobilisations en cours. [Voir le texte complet ci-contre ]

Réunion du conseil départemental du lundi 7 octobre. Motion déposée par le Groupe socialiste, Radical et Citoyen (SRC) et le Groupe communiste, Républicain, citoyen et apparentés (CRCA)

Pour Charles Beauchamp, président du groupe CRCA, la restructuration de l’administration fiscale lancée par le ministre de l’Action et des comptes publics, n’est « en fait qu’une nouvelle étape du “déménagement du territoire” engagé depuis plusieurs décennies » et participe d’une casse de l’administration publique qui touche tous les secteurs avec pour conséquence la suppression de 5 800 emplois. Dans le Nord, 64 trésoreries sur 68 sont visées par Monsieur Darmanin « et ce ne sont pas les points d’accueil ni les Maisons France Service chargés d’un accueil général qui répondront aux attentes de la population ; pas plus que la réponse numérique puisque 25 % de nos concitoyens sont concernés par la fracture numérique. La part grandissante de la population en difficulté va être davantage pénalisée avec des délais, des échéanciers de paiement difficiles voire impossible à obtenir. »