Éducation

Dix syndicats de l’Éducation appellent à la grève le 26 janvier

Publié le 22 janvier 2021 à 16:33 Mise à jour le 26 janvier 2021

Parce qu’ils considèrent que les moyens consacrés à l’éducation ne sont pas à la hauteur des exigences, preuve en est avec la situation sanitaire qui sert ici de révélateur, dix organisations syndicales [1] appellent à la grève pour les salaires, les postes et les conditions de travail. À Lille, une manifestation académique démarrera Porte de Paris, à 14 h 30, mardi 26 janvier.

« Tout nous conduit à l’exigence de plus d’éducation pour tous les jeunes dans un contexte où les inégalités continuent à se creuser et où les réformes menées par le ministre les aggravent », lit-on dans un communiqué de l’intersyndicale Éducation de l’Académie de Lille. Cette dernière estime urgent d’engager les recrutements nécessaires, notamment en recourant aux listes complémentaires. Cela permettrait de diminuer les effectifs par classe et de « prendre en compte l’état de fatigue des personnels, épuisés par des années de dégradation des conditions de travail ». Les organisations, qui sont pour le maintien de l’ouverture des lieux scolaires, veulent que soit planifiée, sans délai, « la mise en œuvre d’une protection renforcée des personnels et des élèves ». Or, expliquent-elles, « dans le budget 2021, la nécessaire revalorisation des personnels ne trouve qu’une traduction minimale avec 400 millions d’euros prévus. C’est très peu pour les personnels, et de fait l’essentiel des mesures proposées pour 2021 ne concerneront qu’une minorité d’entre eux. Les AED et les AESH en particulier ne se voient rien proposer ».

Grenelle inacceptable

L’intersyndicale exige un budget qui renonce aux suppressions d’emplois et engage un rattrapage des pertes salariales subies, grâce à un plan pluriannuel de revalorisation et de création de postes pour répondre à tous les besoins, en commençant par les plus urgents. Pour l’académie, ces besoins se chiffrent en milliers de postes. Pour les syndicats, « le Grenelle du ministre est inacceptable, d’autant plus qu’il vise à modifier en profondeur le fonctionnement de l’école, les missions et les statuts des enseignant·e ». Ils notent par ailleurs que « pendant la pandémie, les réformes régressives continuent ». D’une part, le ministère s’attaque à l’éducation prioritaire en projetant, comme avec l’expérimentation dans l’académie de Lille dès la rentrée 2021, d’abandonner une politique de territoires au profit d’une contractualisation avec chaque école ou établissement scolaire. D’autre part, avec le projet de loi 4D, le gouvernement veut engager une opération de déconstruction du service public d’éducation.

Notes :

[1Intersyndicale Éducation de l’académie de Lille : Action et démocratie CFE-CGC, CGT, FO, FSU, SE-Unsa,SGEN-CFDT, Snalc, SNCL-FAEN, SUD Education et Sundep Solidaires.