Le développement du véhicule électrique dans les Hauts-de-France sera créateur de nombreux emplois. D’ici à trois ans, trois gigafactories industrielles spécialisées dans la fabrication de batteries pour les voitures électriques vont être implantées sur le territoire : ACC, à Douvrin (Pas-de-Calais), Envision à Douai (Nord) et Verkor à Dunkerque (Nord). Ces emplois sont certes une aubaine dans des bassins qui voient partir de grosses industries, comme ce fut le cas récemment avec Bridgestone, à Béthune. Mais ils requièrent des compétences précises et qualifiées. C’est pour cela qu’un projet spécifique, Electro’Mob, a été lancé le 17 avril au siège du Conseil régional. Electro’Mob réunit 40 partenaires dont les principaux constructeurs automobiles de la région, les représentants académiques et universitaires, la filière automobile représentée par l’Association régionale de l’industrie automobile (ARIA Hauts-de-France) et la Plateforme automobile (PFA).
13 000
Le nombre d’emplois qui devraient être créés dans les Hauts- de-France d’ici à 2026.
11 000
Le nombre prévu de modules de formation aux nouvelles compétences de l’industrie automobile.
25
millions d’euros : l’investissement prévu pour le projet Electro’Mob.
Des formations aux batteries électriques
Le projet prévoit de dispenser plus de 11 000 modules de formation pour 8000 personnes à l’horizon 2030. Il bénéficie d’un investissement de 25 millions d’euros dont 14,2 millions d’euros de subventions de l’État. La Région y participe (2,1 millions d’euros) d’autant que Electro’Mob s’inscrit dans la dynamique Rev3, le projet Troisième révolution industrielle, lancé par la Région en 2013. L’institution régionale va notamment apporter un accompagnement financier sur les formations dédiées aux batteries électriques pour répondre aux besoins à court terme des gigafactories. Lors du lancement officiel, la rectrice de l’académie de Lille, Valérie Cabuil, a tenu à affirmer la vocation du projet à intégrer un nombre plus important de femmes.
3 questions à... Bernard Baude : Conseiller régional PCF-Gauche Républicaine et Ecologique
La Région participe au financement du projet Electro’Mob en accompagnant notamment les formations consacrées aux batteries électriques dans les Hauts-de-France. C’est plutôt une bonne nouvelle ? On ne peut qu’être favorable à la mise en place de formations destinées à des jeunes sur des techniques nouvelles. Plusieurs questions demeurent cependant. Sur la question du tout électrique, on ne sait toujours pas comment sera réglé le problème de l’alimentation des véhicules. Et puis, on ne peut se donner bonne conscience en formant des jeunes sans penser aux enfants africains qui travaillent dans les mines de lithium et de terrarium, les produits qu’on fait venir pour nos batteries. L’espérance de vie de ces enfants est de 30 ans. Electr’Mob s’inscrit dans la dynamique Rev3. Quel est votre avis sur Rev3 ? N’oublions pas qu’il a été lancé sous le mandat de Daniel Percheron, en 2013. La Région était à gauche. Mais qui trop embrasse, mal étreint. Il faut un vrai fil conducteur et non un projet de communication qui nous donne bonne conscience en matière environnementale. Sur un autre plan, dès le début de son premier mandat, en 2016, Xavier Bertrand a lancé “Proch’emploi”. Quel est votre sentiment sur ce dispositif, huit ans après ? Il n’y a pas de bilan et cela manque de visibilité. Un rapport de la Cour régionale des comptes souligne que le Conseil régional ne peut certifier que ce dispositif est utile !
