A titre personnel, je considère m’en sortir plutôt bien. J’étais fonctionnaire au ministère de l’Environnement et, comme je suis handicapé, je suis parti en retraite anticipée àl’âge de 57 ans. Je touche une pension de 1515 euros. Mais il faut savoir que j’étais cadre B+. La loi me permettait de partir à 55 ans mais j’ai attendu deux ans afin de bénéficier d’une retraite àtaux plein.
Mon épouse travaille encore. Nous ne roulons pas sur l’or mais nous avons pu nous acheter une maison. Je ne me plains pas quand je pense aux smicards qui touchent une toute petite retraite et qui paient un loyer trop élevéavec des surcoûts énergétiques parce que, souvent, leur logement est mal isolé.
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C’est drôle àdire, mais je me sens également privilégiépar rapport à ce qui attend les futurs retraités àqui s’appliquera la loi en préparation. A l’heure actuelle, un ouvrier sur trois travaille encore alors qu’il a atteint l’âge légal de la retraite, c’est-àdire 62 ans. Jusqu’à quel âge faudra-t-il aller demain pour vivre décemment de sa retraite ? J’ai un fils qui a commencéàtravailler à 24 ans. Il a un bac +5 et gagne 1800 euros net pour un travail très difficile. S’il lui faut accumuler 42 annuités, on imagine oùcela va le mener. Mais le système part points qu’Emmanuel Macron veut mettre en place, avec un régime universel, va précariser davantage les futurs retraités.
On va décider à l’avance combien vont coûter les retraites avec l’idée que cela représentera 14% du Produit intérieur brut (PIB). Nous aurons donc affaire à un gâteau qui sera partagé par plus de retraités qui accumuleront plus de points. Au final, les parts de ce gâteau seront plus petites. En d’autres termes, les pensions diminueront de façon mécanique. Cette réforme va aller vers un recul de l’âge de départ, quoiqu’en dise le gouvernement, parce que les travailleurs seront obliger de travailler plus longtemps pour toucher plus de points et obtenir une retraite décente.
