Le haut commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, est venu présenter officiellement le projet du gouvernement le 6 septembre à Montreuil (Seine-Saint)-Denis) en vue d’entamer une concertation nationale. Le maire communiste de cette ville, Patrice Bessac n’a pas manqué de rappeler l’essentiel : « chaque travailleur âgéa le droit de poursuivre ses jours dignement ». Ce n’est pas vraiment ce qui se profile avec la future loi qui prévoit de remplacer le système de répartition par un comptage des droits basésur des points. La suite de la « concertation » la démontré. La réforme envisagée par le gouvernement et examinée par le Parlement entraînera la suppression des régimes spéciaux, une baisse des pensions (pour ne pas endetter le régime) et des menaces sur les pensions de reversions pour les personnes veuves.
Jean-Paul Delevoye ne s’en est pas caché : il estime que les retraités doivent se sentir concernés par les aléas de la vie économique. La solidaritédont il parle reviendrait donc pour une bonne part àla charge des personnes âgées. Sauf que celles-ci n’ont pas attendu qu’on leur fasse la leçon. Nombreuses sont celles qui aident financièrement leurs enfants ou leurs petits-enfants. Si leurs revenus diminuent, ils ne le pourront plus.
Par ailleurs, les réformes précédentes ont notamment conduit àaugmenter la durée de cotisation pour toucher une retraite àtaux plein (164 trimestres, soit 41 années à partir de 2012 réforme Fillon de 2003) puis l’âge du départ en retraite (62 ans depuis la réforme Woerth de 2010). Résultat : les travailleurs doivent partir plus tard pour toucher une pension décente. Tout cela va contre le bon sens qui voudrait que l’on parte en retraite pour, une fois libéré des contraintes professionnelles, s’épanouir en vivant une autre vie en fonction de ses propres choix. Elle doit être une vie de qualitéavec une médecine de qualité, des loisirs de qualité, une offre culturelle de qualité, du lien social de qualité.