Rentrée 2020

Le masque obligatoire dans les écoles

par Nassima AZIZI
Publié le 28 août 2020 à 16:04 Mise à jour le 8 septembre 2020

La rentrée aura bien lieu le 1er septembre dans les écoles. Espaces publics, open space et maintenant établissements scolaires, pour tous, la rentrée se fera le masque sur le nez. Annoncé le jeudi 20 août par le ministre de l’Éducation nationale, le port du masque obligatoire concernera les élèves du secondaire et les étudiants du supérieur.

Le principe, c’est le port du masque par tous les élèves. » Ces mots prononcés le 20 août par le ministre de l’Éducation nationale, annoncent une rentrée plutôt chaotique. Pas de report pour celle-ci qui aura donc bien lieu le 1er septembre. « Le protocole élaboré au mois de juillet assure la protection et l’éducation pour tous. Aujourd’hui plus que jamais en France, on a besoin de plus d’éducation » a affirmé Jean-Michel Blanquer. Cette année scolaire pourrait proposer « des solutions mixtes » avec enseignements en présentiel et à distance. Sauf « exceptions locales », tous les élèves retourneront face au tableau avec un masque sur nez. En effet, comme pour les entreprises, le port du masque deviendra « systématique » dans les espaces clos pour « tous les élèves de plus de 11 ans », et ce même lorsque la distanciation sociale est respectée. En revanche, les plus jeunes seront épargnés. « Il nous a souvent été dit, par les scientifiques, que c’était plutôt contre-productif parce que les enfants auraient tendance à les enlever aussi vite », explique Jean-Michel Blanquer. Le ministre avoue rester « très attentif » aux avis des professionnels de la santé et en particulier des pédiatres qui pourraient « dans les temps futurs » étendre le port du masque aux élèves de primaire. « On pourrait imaginer que les élèves de CM1 et CM2 soient concernés. Les avis scientifiques recueillis jusqu’à présent ne vont pas jusque-là. »

Un coût supplémentaire à la charge des familles

Comme l’a précisé la semaine dernière Élisabeth Borne, le port du masque dans les entreprises deviendra obligatoire dès la rentrée. Une règle que devront aussi respecter les enseignants, précise M. Blanquer. « L’ensemble des acteurs porteront des masques. » Par ailleurs, les « membres du personnel de l’Éducation national auront des masques fournis par l’institution » comme prévu pour tous les fonctionnaires de l’État. Une aide dont les élèves ne bénéficieront pas. « Le masque pour les élèves est une fourniture comme une autre, comme on vient avec sa trousse ou ses cahiers à l’école. » Néanmoins, dans « les cas les plus extrêmes, les établissements seront capables de fournir des masques aux enfants si nécessaire » a affirmé le ministre, sans faire part des conditions pouvant donner accès à ces masques. Or, de nombreux élus et syndicats s’élèvent contre le poids du coût des masques pour les enfants.

Une étude de l’UFC que choisir estimait à 100 euros par mois le budget en masques jetables pour une famille avec deux enfants, un coût qui pourrait monter jusqu’à 228 euros par mois d’après l’Association nationale de consommateurs et usagers. La hausse de l’allocation de rentrée scolaire de 100 € (et que toutes les familles ne perçoivent pas) ne saurait donc à elle seule couvrir les frais supplémentaires pour cette année scolaire, dans un contexte économique déjà difficile. Dans les Hauts-de- France, la Région a d’ores et déjà annoncé qu’elle allait offrir un masque en tissu réalisable à tous les lycéens et apprentis, tout comme le Département de la Somme qui va distribuer deux masques en tissu à l’ensemble de ses collégiens.

Depuis la semaine dernière, on assiste à la progression inédite des nouveaux cas de Covid-19 en France depuis le déconfinement. Face au rebond de l’épidémie, le ministre de l’Éducation nationale n’a pas hésité à faire un point sur les gestes à adopter en cas de découverte de coronavirus dans un établissement. Après l’appel lancé par les associations de pédiatres à établir« des stratégies claires et précises », M. Blanquer explique : « On fait immédiatement des tests sur la classe et sur l’école. À partir de là, on remonte la chaîne de contamination. » D’ailleurs, en cas de « forte circulation du virus » des évolutions seront à prévoir. « S’il y avait une plus grande circulation du coronavirus dans un territoire donné, nous pourrions accentuer certaines mesures. »