Dossier

Le ras-le-casque des soldats du feu

par Franck Jakubek
Publié le 5 juillet 2019 à 11:41

Sept organisations syndicales nationales ont déposé un préavis de grève du 6 juin au 31 août sur le bureau du Ministère de l’Intérieur, place Bau à Paris.

La balle est dans le camp de Christophe Castaner, Il s’agit maintenant d’apporter des réponses aux questions posées par les soldats du feu, toujours à pied d’œuvre comme les urgentistes, pour sauver des vies. Au cœur du préavis le Projet de loi de transformation de la fonction publique et les difficultés croissantes rencontrées par les pompiers au sein des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS).

Les sept organisations représentent près de 85 % des sapeurs-pompiers professionnels. Dans le Nord, la grève avait été votée dès le mois de mai. Une grève qui se fait au poste de travail pour garantir la sécurité des usagers et les missions du service. La colère grandit dans le métier, où les risques professionnels sont grands. Les syndicats considèrent que les questions posées depuis mars, tant au ministère, qu’à l’Association des Départements de France ou l’Association des maires de France, sont restées lettre morte.

La première demande concerne le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique ainsi que le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques. Santé et sécurité, garantie pour la retraite, embauches et revalorisations de la prime de feu sont également incluses dans les attentes liées à ce préavis. L’exposition aux risques lors des interventions est grandissante pour les personnels. Tout comme le sentiment que l’administration minimise les dangers auxquels sont confrontés les pompiers en intervention.

En octobre 2018, une plainte avait été déposée par le syndicat auprès du tribunal d’instance de Lille concernant les fumées et les risques de cancer dans la profession. Lors d’un comité exceptionnel d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail du 26 juin, la CGT dénonçait notamment une intervention sur un incendie dans une entreprise en cours de désamiantage et réclamait des attestations d’exposition « pour un suivi médical adapté ».

Caillassages, comme à Maubeuge en juin, bousculades ou réactions violentes des usagers, n’améliorent pas non plus le quotidien lors des interventions. Une situation que n’a pas manqué de relever Michelle Gréaume, sénatrice PCF du Nord, qui est intervenue le 2 juillet auprès de Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, au sujet de la recrudescence des violences envers les sapeurs-pompiers. « Les organisations professionnelles ont, depuis longtemps déjà, formulé des propositions globales visant à améliorer la protection des personnels et commencé à endiguer ces phénomènes. Toutes ne relèvent pas du pénal ou du sécuritaire. Parce ce que nous savons que le problème doit être traité dans sa globalité » souligne la sénatrice en soulignant que la « réponse apportée par le ministre ne nous satisfait pas ».

En attendant l’amélioration des effectifs et des conditions de travail, les pompiers continuent néanmoins d’assurer leurs missions. Aux usagers désormais de les soutenir, comme tous les services publics menacés, des postiers aux finances publiques, comme aux urgences et dans les services hospitaliers.