À Arras, ville natale de Robespierre

Le visage de l’Incorruptible décrypté

Publié le 23 avril 2019 à 12:07 Mise à jour le 13 juillet 2019

Àl’initiative de l’Association des amis de Robespierre dont elle est membre, l’Écossaise Marianne Gilchrist, historienne de l’art, donnait le 28 mars au musée d’Arras une conférence sur le visage d’un révolutionnaire exemplaire. Robespierre au travers de ses portraits : le choc de la représentation réaliste et graphique avant les pouvoirs ambigus de l’art photographique.

Au début de la période révolutionnaire, les portraitistes soucieux et méticuleux, sous la conduite de Thomas Jefferson et surtout de Gilles Louis Chrétien, se spécialisent dans le profil des personnalités qui prennent part àla construction de notre République. À partir du profil grandeur nature, la miniaturisation des profils s’avère aussi pointue qu’un selfie. Chrétien invente une drôle de machine infernale : le Physionotrace.

Le modèle, le dessinateur, le graveur « manipulent » une image réduite d’une précision extrême. Ce genre de portrait ne cherchait alors ni la flatterie ni la caricature. Le « choc des photos » au service du discours officiel et aussi de la contestation, c’est pour le siècle suivant... Robespierre se prête au jeu comme tant d’autres. Quelques retouches sur le nez de l’Incorruptible, suivant les années, nous sont révelées par Marianne Gilchrist sur le grand écran. Humour british, français impeccable, notre historienne a promené son auditoire sur la volonté artistique de se mettre au service de l’homme, loin des jugements tout faits et des rumeurs. Chapeau bas, citoyenne !

Photo utilisée en logo d’article : Le profil de Robespierre. Trois gravures et le buste par Deseine.