Lettre ouverte des communistes dunkerquois

« Il faut passer de la logique profits d’abord à l’humain d’abord »

Publié le 2 avril 2020 à 20:19 Mise à jour le 3 avril 2020

Dans une lettre ouverte aux maires de la communauté urbaine de Dunkerque, avec copie au sous-préfet, la secrétaire de la section PCF de Dunkerque-Littoral, Delphine Castelli, s’inquiète de la manière dont le gouvernement gère la crise sanitaire.

Faisant mine de s’interroger sur un semblant de virage à gauche du président Macron, après son allocution télévisée du 16 mars, Delphine Castelli regrette que « le gouvernement se concentre sur le sauvetage de “l’économie’’ et en profite pour mettre à mal la démocratie, les acquis sociaux et rogner le Code du travail. Et il ose demander “l’union sacrée’’. Or, dit-elle, pour faire face aux défis qui nous attendent, il y a urgence d’une autre logique financière et de civilisation. Il faut passer de la logique “profits d’abord’’ à “l’humain d’abord’’. En effet, la crise sanitaire a accéléré le déclenchement d’un krach qui n’est que le produit de la financiarisation de ces dernières années. » (...)

« Partout nous devons faire monter cette exigence : l’intérêt de l’humain et celui de notre environnement passent avant ceux de l’argent et des logiques de profit (qui ont conduit, notamment, aux délocalisations). C’est dans cet esprit que le PCF a d’emblée proposé la création d’un comité d’urgence nationale, où se réuniraient des représentants du gouvernement, du comité scientifique, des partis politiques, des associations d’élus locaux, des organisations syndicales, du monde économique ». (...) Dénonçant les plans de secours pour venir en aide au capitalisme, Delphine Castelli estime que « la crise impose une démocratie nouvelle » et non la promesse d’une « austérité décuplée demain pour rembourser la dette ». Pour elle, « un plan d’urgence doit commencer immédiatement à rompre avec la domination du capital. Il ne s’agit pas d’attendre le “jour d’après’’ pour changer de logique. C’est à la fois révolutionnaire et réaliste. La mise en place d’un comité d’urgence nationale, proposé par le PCF, peut servir à cela  ». (...)

Elle conclut sa lettre sur une touche dunkerquoise. « Localement, écrit-elle, nous avons manqué la reprise en main de notre eau et notre transport urbain. (...) L’heure n’est plus à penser qu’on ne fait pas de politique dans nos villes et villages. »