Récemment, huit logements en écoconstruction ont été inaugurés sur un terrain utilisé jadis comme gare de triage par les Houillères d’où le nom de Wagonnages. Les appartements flambant neufs, occupés depuis janvier par 17 personnes, sont contenus dans un seul bâtiment qui s’étend sur presque toute la longueur de la parcelle. Un alignement qui rappelle à s’y méprendre les corons d’autrefois. Il s’agit des seuls clins d’œil à l’histoire, car la construction imaginée par Foncière Chênelet, le bailleur, se veut avant gardiste. Lorsqu’il fonde en 2009 cette société basée à Audruicq, François Marty, son président, prétend apporter un début de solution à la crise du logement qui affecte notamment les ménages aux revenus modestes. Pas question pour autant de concevoir « de “pauvres maisons” pour les pauvres, avec les problèmes énergétiques et de loyers impayés qui en découlent », insiste François Marty. Foncière Chênelet entend alors « déplacer les lignes » en proposant un « habitat écologique de très haute qualité ».
Diminution des charges
À Marles-les-Mines, tout a été pensé en vue de limiter la consommation d’énergie ou de fluide. D’épais murs extérieurs (36 centimètres), le double vitrage, l’utilisation de paille favorisent l’isolement du bâtiment. Un toit végétalisé et une cuve permettent la récupération des eaux fluviales pour les sanitaires avec à la clé « une économie de l’ordre de 50 % de consommation d’eau », se félicite François Marty. Des panneaux photovoltaïques offrent de produire de l’énergie électrique en autoconsommation. Enfin, un « système double flux assure une ventilation permanente et non bruyante grâce à une centrale de traitement d’air performante de fabrication danoise. Coûteuse à l’achat (13 000 euros), elle fait baisser la consommation de façon là encore importante ». « La facture de chauffage ne devrait pas dépasser les 40 euros par mois ! » confirme Augustin Contesse, chargé d’opérations à Foncière Chênelet.
Avec des entrepreneurs locaux
« Voilà huit familles qui ne vont pas se réveiller la nuit en pensant à la hausse des factures d’électricité », se réjouit Éric Édouard, le maire. Au diapason, le loyer se monte « à 460 euros en moyenne pour 78 mètres carrés de surface habitable », indique Estelle Musczynski, d’Immobilière sociale 62 en charge de la gestion locative du domaine. Et François Marty de rappeler que dix entrepreneurs locaux ont participé à ce projet d’un coût total de 2 110 000 euros (toutes taxes comprises). « 6 800 heures d’insertion par l’activité économique » y ont par ailleurs été réalisées.
