DOSSIER : PRÉCARITÉ DES ÉTUDIANTS

Sans travail, pas d’études

par Ousmane Mbaye
Publié le 22 novembre 2019 à 18:32 Mise à jour le 27 novembre 2019

En France, près d’un étudiant sur deux doit travailler à côté de ses études. Fabio Cioni, 24 ans, ne déroge pas à la règle. L’étudiant en master II Gestion des organisations sociales à l’université de Lille occupe également en parallèle un service civique « accueil des personnes exilés » basé sur son lieu d’études. S’il économise en temps de trajet, il doit tout de même jongler entre 25h de cours et 20h de service civique hebdomadaire. Cet exercice lourd et périlleux est une obligation : « Je suis étudiant boursier et j’ai une situation économique familiale qui ne me permet pas d’avoir un soutien de mes parents. Pour pouvoir me payer mon loyer, des habits, ma nourriture... j’ai dû prendre une activité salariale. » Cela l’oblige à redoubler d’effort dans sa vie d’étudiant : « Pendant les vacances, là où les autres en profitent pour s’avancer dans leurs cours, j’en profite pour les rattraper. » Il s’estime pourtant heureux comparé à d’autres, tout en restant prudent : « Chaque mois il faut faire attention, même si je cumule un emploi et une bourse. Une dépense imprévue peut rogner sur un autre budget. » Les politiques d’austérité, les faibles revalorisations des bourses et l’augmentation du coût de la vie contraint les étudiants à travailler pour avoir le droit de se former.