Municipales 2020

Une campagne pour les habitant(e)s

Calais

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 21 février 2020 à 18:30

« Le seul sondage valable c’est le bulletin de vote des électeurs les 15 et 22 mars » assure sans détours Virginie Quenez. Pas impressionnée pour deux sous par les sondages mettant en tête la maire sortante, Natacha Bouchart (LR). Calaisienne, née dans une famille modeste, Virginie, avocate formée à l’école de la République, n’est pas du genre à s’en laisser compter. Propulsée à la tête « de la liste de rassemblement des citoyens, des forces de gauche et écologistes », elle est engagée à 200 % pour sa ville.

Pour l’instant, la campagne est plutôt dynamique, avec une forte présence sur les quartiers, avec des réunions citoyennes et des réunions publiques thématiques, sur la démocratie, la transition énergétique notamment. Une campagne plutôt sereine sauf samedi où le RN est venu s’installer avec son camion à côté du stand de la liste dans un quartier. Une belle provocation qui a nécessité le déplacement de la police. « Heureusement, nous sommes très organisés. Nous avions déclaré au préalable notre présence en préfecture » sourit Virginie Quenez. Ce qui n’était pas le cas du RN qui a dû plier bagages.

Dans les quartiers, sur les marchés, en porte à porte, les militants sont au contact. « On est vraiment très présents sur les quartiers. En ce moment, c’est un ou deux par week-ends. Nous restons plusieurs heures à discuter avec les Calaisiens, à distribuer des tracts. » À trois semaines du 1er tour, la liste a été présentée officiellement jeudi soir et le programme commence à être dévoilé. Une stratégie progressive après des mois de labours, de contacts sur le terrain et de réunion avec les partenaires«  Dans chaque quartier, nous voulons mettre en place des maisons du vivre ensemble avec des services publics, des médecins là où il en manque » explique la tête de liste, « nous pourrions également redéployer la police de proximité. Et également un lieu de rencontres et d’animation pour les habitants, les associations, les artistes. En faire des lieux de vie. »

Les conseils de quartier s’y installeraient, avec leur propre budget participatif. Autre engagement, pour les projets à plus de 15 millions d’euros sur la ville, la population sera consultée. Tout comme rendre accessible le contenu complet du conseil municipal sur internet. « Nous nous sommes rendus compte d’une désaffection des citoyens à la politique » déplore Virginie. En les intéressant à la vie du quartier, elle espère remettre les habitants en capacité de s’intéresser à nouveau à leur avenir. Le tissu associatif a quasiment disparu dans certains quartiers.

« J’enlèverai les grillages » répond-elle après une petite hésitation quand on lui demande la première mesure qu’elle prendrait une fois élue. « Les Calaisiens en ont marre de se retrouver dans une ville cernée de barbelés et de l’image qui est donnée de leur ville » , ajoute-t- elle en déplorant les 36 ou 38 km de grillages autour de la ville. Une prise en charge par l’État des migrants est nécessaire. « Un accueil temporaire peut permettre de résoudre les questions administratives et de dénouer les questions posées par les migrants. » Pour mémoire, rappelle l’avocate, la municipalité en place a reçu 155 millions d’euros autour de la crise migratoire, qui ont servi de manne financière pour des projets qui n’ont pas abouti.

Pour le développement économique est prévue une cuisine centrale s’approvisionnant auprès des producteurs locaux, « pour préparer des repas bios à un euro ». La rénovation énergétique de 10 000 logements est également au programme, tout comme l’investissement sur les modes de déplacement doux et le verdissement. Et surtout, inscrire Calais dans le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée ». Une priorité vers des emplois nouveaux et bénéficiant de l’aide de l’État.