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Débat à l’université de Lille

Les jeunes tiennent la ligne

par Alice Labro-Terrier
Publié le 21 janvier 2022 à 14:51 Mise à jour le 23 janvier 2022

Le soir du 17 janvier s’est tenu, à l’université de droit de Lille, un débat sur la présidentielle, organisé par l’association Apel. Se sont retrouvés face à face quatre jeunes de divers horizons politiques, venus défendre leur candidat et son programme.

Si l’ambiance pouvait sembler tendue dans cette salle comble, et à raison, c’est avec conviction que Pierre Verquin a défendu le programme des Jours heureux. Il débat aux côtés d’Octave Delepiere, co-coordinateur des jeunes écologistes du Nord. Face à eux, la droite, représentée par Rémi Krzykala pour Les Républicains, et l’extrême droite, représentée par Mathilde Leconte Duchange pour les Femmes avec Zemmour. Les représentants de gauche ont su ne pas tomber dans le piège du clash, contrairement à leurs adversaires de droite qui cherchent à cacher leur incompétence et leur déconnexion.

« Le Crous, il faut remettre de l’argent dedans pour qu’il fonctionne »

Lorsque l’on parle de précarité chez les étudiants, la droite parle d’accès aux APL, qu’ils voudraient revalorisées en fonction de l’assiduité. Chez Zemmour, on veut rapprocher salaire net et salaire brut, en faisant disparaître toute participation aux cotisations sociales. Lors d’une question du public sur les réelles propositions concernant les étudiants précaires : silence radio de la militante de Zemmour qui n’a rien trouvé dans ses fiches. À gauche, la ligne est claire : augmenter le budget de l’enseignement supérieur et de la recherche, notamment pour le Crous. En ce qui concerne la situation des étudiants d’outre-mer, la construction d’universités et la mise en place de cursus supplémentaires dans ces territoires est importante, mais la première chose à faire, selon Pierre Verquin, est de donner accès à l’eau et aux services publics. Pour Octave Delepiere, parler de précarité chez les étudiants, c’est aussi parler des étudiants handicapés. Il rappelle la position d’EELV, en faveur de l’individualisation de l’AAH (allocation aux adultes handicapés), nécessaire. Le constat de Parcoursup est identique chez les quatre participants : ça ne fonctionne pas. Mais les justifications de ce constat sont, elles, opposées. Si les partis de Valérie Pécresse et Éric Zemmour soutiennent la méritocratie, une sélection plus dure post-bac et en master, les jeunes écologistes et jeunes communistes fustigent cette pensée. Pour eux, « la méritocratie n’existe pas », elle est le produit d’une bourgeoisie élevée avec une « cuillère d’argent dans la bouche ». Pour Pierre Verquin et Octave Delepiere, la sélection est inadmissible et le problème vient du manque de structures et d’enseignants.

« On ne veut pas bloquer les gens en fonction de leur mention au bac »

Chez les pro-Zemmour, il faut « rendre à la France sa grandeur, avec un système d’Éducation nationale performant », des propos à rendre Trump presque jaloux... Ils partagent le même constat que chez Les Républicains : « Le bac est donné et les boursiers favorisés. » Selon Mathilde Leconte Duchange, étudier dignement n’est « pas un droit, ça se mérite ». De quoi avoir confiance dans les mois à venir...