© Christophe Blanquart
11e circonscription du Pas-de-Calais

La Nupes pour gagner

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 25 mai 2022 à 19:43

Il plane comme un parfum de sérénité retrouvée à gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais. Marine Tondelier et Cécile Yosbergue s’y présentent sous l’étendard de la Nupes en vue de faire tomber la « Parisienne » Marine Le Pen (RN), candidate à sa succession.

La constitution d’un binôme bicolore composé de Marine Tondelier (35 ans, EELV) et Cécile Yosbergue (38 ans, PS) n’est pas étrangère à cette dynamique unitaire palpable dans cette circonscription « gangrenée par l’extrême droite. Hénin-Beaumont fait en effet office de ville-modèle pour le déploiement de sa politique », souligne Cécile Yosbergue. Si ce territoire a bien été offert à Paris au parti écologiste dans le cadre des accords de la Nupes, Marine Tondelier s’est choisie une socialiste pour suppléante. « Avec un binôme à 100 % écolo, j’aurais fait un score d’écolo », se justifie-t-elle. « Marine Tondelier est conseillères régionale et municipale à Hénin, moi, je suis élue départementale et adjointe à Carvin. Dans les communes du secteur prévalent des logiques unitaires pour faire face au RN. On travaille ensemble. Nous ne nous découvrons pas », poursuit Cécile Yosbergue. De surcroît, contrairement à la patronne du RN, les candidates bénéficient d’une assise locale pour être nées et habiter le territoire.

Des retours positifs

« Nous sommes chanceux. Toutes les forces de gauche jouent un rôle dans cette campagne », confirme Gianni Ranieri. Et le secrétaire de la section du PCF d’Hénin-Beaumont de se féliciter « d’être associé à toutes les décisions ». C’est en effet loin d’être le cas dans toutes les circonscriptions ! Au même titre qu’Adrien Lagache (LFI), le rôle d’animateur des « assemblées populaires », lui a été confié. La première de ces réunions publiques a réuni jusqu’à 200 personnes à Montigny-en-Gohelle ! « Le succès de cette initiative a convaincu des personnes encore sceptiques de nous rejoindre. Sur les marchés, les retours sont tout autant favorables. Assurément, la mayonnaise prend », constate Marine Tondelier. Gianni Ranieri estime ainsi largement « possible d’être présents au second tour. C’est l’objectif que je me fixe ». « On y va pour gagner ! » lance Marine Tondelier.

Concurrence à gauche

En 2017, l’éparpillement des candidatures à gauche avait permis à La République en marche d’être présente au second tour. Cette fois, la Nupes aura à faire face à la concurrence de Lutte ouvrière, mais aussi de la « République souveraine », un parti créé en 2019 par Georges Kuzmanovic, l’ancien conseiller aux affaires internationales de Jean-Luc Mélenchon. Son candidat Gautier Weinmann (ex-PCF et ex-LFI) de Leforest, se revendique de l’héritage du Conseil national de la Résistance. Il prône aussi le remplacement de « l’Union européenne par une Europe de la coopération entre peuples souverains » et la sortie à terme de l’Otan.

Les prochaines « assemblées populaires » de la Nupes auront lieu à Rouvroy (à la salle des fêtes Michel-Dumoulin, 173, rue du Général de Gaulle), le mercredi 1er juin à 19 h, et à Hénin-Beaumont (au Colysée, 135, rue Pasteur), le jeudi 9 juin à 19 h.

La 11e circonscription regroupe les cantons de Carvin, Courrières, Hénin-Beaumont, Leforest, Montigny-en-Gohelle et Rouvroy. Les candidats titulaires : Léa Caron (Parti animaliste), Dominique Gai (LO), Gautier Weinmann (République souveraine), Maxime Legrand (Parti radical de gauche), Marine Le Pen (RN), Marine Tondelier (Nupes), Lahcen Raïss (L’Union des démocrates musulmans français), Anne-Sophie Taszarek (UDI) et Alexandrine Pintus (LREM).