La constitution d’un binôme bicolore composé de Marine Tondelier (35 ans, EELV) et Cécile Yosbergue (38 ans, PS) n’est pas étrangère à cette dynamique unitaire palpable dans cette circonscription « gangrenée par l’extrême droite. Hénin-Beaumont fait en effet office de ville-modèle pour le déploiement de sa politique », souligne Cécile Yosbergue. Si ce territoire a bien été offert à Paris au parti écologiste dans le cadre des accords de la Nupes, Marine Tondelier s’est choisie une socialiste pour suppléante. « Avec un binôme à 100 % écolo, j’aurais fait un score d’écolo », se justifie-t-elle. « Marine Tondelier est conseillères régionale et municipale à Hénin, moi, je suis élue départementale et adjointe à Carvin. Dans les communes du secteur prévalent des logiques unitaires pour faire face au RN. On travaille ensemble. Nous ne nous découvrons pas », poursuit Cécile Yosbergue. De surcroît, contrairement à la patronne du RN, les candidates bénéficient d’une assise locale pour être nées et habiter le territoire.
Des retours positifs
« Nous sommes chanceux. Toutes les forces de gauche jouent un rôle dans cette campagne », confirme Gianni Ranieri. Et le secrétaire de la section du PCF d’Hénin-Beaumont de se féliciter « d’être associé à toutes les décisions ». C’est en effet loin d’être le cas dans toutes les circonscriptions ! Au même titre qu’Adrien Lagache (LFI), le rôle d’animateur des « assemblées populaires », lui a été confié. La première de ces réunions publiques a réuni jusqu’à 200 personnes à Montigny-en-Gohelle ! « Le succès de cette initiative a convaincu des personnes encore sceptiques de nous rejoindre. Sur les marchés, les retours sont tout autant favorables. Assurément, la mayonnaise prend », constate Marine Tondelier. Gianni Ranieri estime ainsi largement « possible d’être présents au second tour. C’est l’objectif que je me fixe ». « On y va pour gagner ! » lance Marine Tondelier.
Concurrence à gauche
En 2017, l’éparpillement des candidatures à gauche avait permis à La République en marche d’être présente au second tour. Cette fois, la Nupes aura à faire face à la concurrence de Lutte ouvrière, mais aussi de la « République souveraine », un parti créé en 2019 par Georges Kuzmanovic, l’ancien conseiller aux affaires internationales de Jean-Luc Mélenchon. Son candidat Gautier Weinmann (ex-PCF et ex-LFI) de Leforest, se revendique de l’héritage du Conseil national de la Résistance. Il prône aussi le remplacement de « l’Union européenne par une Europe de la coopération entre peuples souverains » et la sortie à terme de l’Otan.
Les prochaines « assemblées populaires » de la Nupes auront lieu à Rouvroy (à la salle des fêtes Michel-Dumoulin, 173, rue du Général de Gaulle), le mercredi 1er juin à 19 h, et à Hénin-Beaumont (au Colysée, 135, rue Pasteur), le jeudi 9 juin à 19 h.