La Nupes propose un accord programmatique pour changer la vie

Publié le 31 mai 2022 à 08:32

Le programme partagé de gouvernement, présenté par la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) se veut la feuille de route pour un gouvernement de cette gauche rassemblée si elle obtient une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections législatives de juin. Il est le « fruit d’un travail collectif associant plusieurs organisations politiques, sur la base de programmes eux- mêmes élaborés en associant des milliers de citoyennes et citoyens, acteurs associatifs, syndicaux, environnementaux, politiques », peut-on lire en préambule. Cet accord programmatique contient 650 mesures réparties en huit chapitres : « Progrès social, emplois et retraites », « Écologie, biodiversité, climat, biens communs et énergie », « Partage des richesses et justice fiscale », « Services publics (santé, éducation, culture, sport) », « VIe République et démocratie », « Sûreté et justice », « Égalité et lutte contre les discriminations », « Union européenne et international ». Sur ces 650 mesures, 33 font discussion entre les membres, ou certains d’entre eux, de la Nouvelle union. Chaque chapitre résume ces divergences qui, le cas échéant, seront « soumises au débat de l’intergroupe et à la sagesse de l’Assemblée ». Pas de synthèse donc sur ces points qui sont systématiquement signalés à la fin de chaque chapitre exposé. La méthode est inédite. La Nupes et son programme sont un pari - une promesse - sur l’avenir, pour changer la vie des Françaises et des Français, et pour permettre de nouveaux conquis sociaux. Nous avons voulu donner l’aperçu le plus ample de ce programme partagé en résumant les aspects principaux. Nous avons volontairement insisté sur les aspects sociaux, environnementaux et la santé.

Vous pouvez retrouver l’intégralité des propositions sur nupes-2022.fr/le-programme.

Progrès social, emplois et retraites

Réduire le temps de travail et faire naître une société du temps choisi La Nupes propose une conférence nationale pour aborder la question du temps de travail et de la pénibilité. Cela comprend le rétablissement effectif de la semaine de 35 heures (avec majoration des heures supplémentaires) et le passage aux 32 heures dans les métiers pénibles ou de nuit immédiatement, et leur généralisation par la négociation collective. Il est aussi question d’une sixième semaine de congés payés. En revanche, il n’y aurait plus d’autorisation de travail le dimanche, la flexibilisation, l’annualisation contrainte, l’intensification et les horaires fractionnés sont aussi dans la ligne de mire. • Lancer des grands chantiers écologiques, créateurs d’emplois Parmi les principaux points : la création d’un million d’emplois grâce à l’investissement dans la bifurcation écologique et sociale ; un plan global de rénovation de nos infrastructures pour les adapter au changement climatique ; modernisation et adaptation des lignes à haute tension pour réduire l’impact environnemental, plan de dépollution de la Méditerranée et de nos façades maritimes et fonds marins dans l’océan Atlantique, la mer du Nord, l’océan Indien, et l’océan Pacifique... • Garantir un emploi stable pour chacun Il s’agit en premier lieu de réaffirmer le contrat à durée indéterminée (CDI) comme la forme normale et générale de travail et d’instaurer un quota maximal de contrats précaires dans les entreprises : 10 % pour les petites et moyennes entreprises (PME), 5 % pour les grandes entreprises. Les ordonnances Péricaud et la loi El Khomri seront abrogées. Les travailleurs de plateformes numériques ne sont pas oubliés avec la présomption de salariat, pas plus que les contractuels des fonctions publiques qui seront titularisés. La sous-traitance sera quant à elle encadrée. • Augmenter les salaires et réduire les inégalités salariales dans l’entreprise La mesure phare : le Smic mensuel à 1 500 euros net, immédiatement, et l’accompagnement des TPE/PME. Une conférence sociale générale sur les salaires ainsi que dans chaque branche sera par ailleurs lancée. À remarquer : l’interdiction des parachutes dorés et des retraites chapeaux, la suppression des stock-options. • Rétablir une assurance-chômage protectrice Pour la Nupes, la réforme Macron est hors de question. Les chômeurs seront indemnisés en fonction de leurs derniers salaires grâce à une assurance calculée à partir du premier jour de travail. La médecine du travail sera élargie et ces derniers seront indemnisés dès le premier jour de la fin de contrat. L’obligation d’accepter une soi-disant « offre raisonnable d’emploi » sera supprimée. • Faire la sécurité sociale professionnelle En tête des cinq points de cette mesure : assurer la continuité des droits personnels (à la formation, aux congés...), hors du contrat de travail, et les transférer d’un contrat à l’autre. • Établir la garantie d’emploi Tout chômeur de longue durée pourra se voir proposer un emploi utile dans un secteur d’urgence, rémunéré au moins au Smic, financé par l’État et cohérent avec ses qualifications, son parcours professionnel et ses souhaits, ou suivre une formation qualifiante prise en charge à 100 %. • En finir avec la souffrance au travail Entre autres mesures, cela passe par la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, par le doublement des effectifs de l’inspection du travail et le renforcement de la médecine du travail, en l’intégrant au service public de santé et en restaurant la visite médicale obligatoire à l’embauche. • Reconnaître la citoyenneté dans l’entreprise et des droits nouveaux aux salariés C’était aussi une promesse importante entendue lors de la campagne pour la présidentielle : augmenter la représentation des salariés dans les instances de décision des grandes entreprises à au moins un tiers, et la moitié dans les grandes entreprises, et y inclure d’autres parties prenantes, comme les associations environnementales ou de consommateurs. De nouveaux droits d’interventions et de décisions des salariés dans les entreprises sur les conditions de travail, sur la gestion et sur les orientations stratégiques sont également prévus. • Garantir une retraite digne L’essentiel : restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante annuités de cotisation avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles. Les six autres points proposés sont à l’avenant, dont notamment le rétablissement des facteurs de pénibilité supprimés par Emmanuel Macron.

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Le Parti socialiste et Europe Écologie-Les Verts ne soutiendront pas le droit de veto suspensif des comités d’entreprise sur les plans de licenciements et proposeront que la garantie d’emploi s’appuie sur la mobilisation de dispositifs existants, notamment « Territoire zéro chômeur de longue durée », au sein de comités locaux pour l’emploi solidaire pour une politique de l’emploi, garanti et durable. • Le Parti socialiste ne soutiendra pas la suppression de toutes les stock-options et la titularisation proposée à tous les contractuels de la fonction publique. • Le Parti communiste français proposera de financer la garantie d’emploi par un redéploiement des aides publiques aux entreprises et de nouvelles cotisations sociales et d’intégrer les années d’études dans le calcul des annuités pour la retraite.

Écologie, biodiversité, climat, biens communs et énergie

Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne Inscrire dans la Constitution la règle verte, qui impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer, notamment en reconnaissant un statut juridique pour la nature (possibilité de la défendre en justice, prise en compte dans les décisions...). • Faire des Outre-mer les avant-postes de la planification écologique et des circuits courts Avec notamment un bouclier douanier et des efforts pour tendre à l’autosuffisance alimentaire grâce à l’agriculture paysanne écologique et à des filières agroalimentaires locales. • Permettre l’égalité des populations par les services publicsRéorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologiqueInvestir pour la bifurcation écologique et sociale de notre économie Il s’agit ici de lancer un plan massif de 200 milliards d’euros sur cinq ans pour investir, développer l’emploi et la formation, et rétablir des pôles publics dans l’énergie, les transports et la santé, gérés démocratiquement, afin de réindustrialiser le pays par des plans de filières au service de la bifurcation écologique. C’est aussi la fin des cadeaux fiscaux accordés sans contrepartie aux plus grandes entreprises ces dix dernières années. • Développer les transports publics écologiques, repenser la mobilité individuelle Avec d’abord la création d’un pôle public des transports et de la mobilité, autour de la SNCF réunifiée et 100 % publique, afin d’assurer une égalité de service et d’accès sur le territoire, refuser l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires. • Planifier la bifurcation et la rénovation énergétique Nous sommes là sur la planification du passage à 100 % d’énergies renouvelables et la sortie du nucléaire avec un double mot d’ordre : sobriété et efficacité. Cela veut dire l’abandon des projets d’EPR, la réhabilitation et la reconversion des sites nucléaires et de l’ensemble de leur bassin de vie. • Consommer autrement, une France « zéro déchet » C’est l’interdiction de l’obsolescence programmée, la lutte contre la surproduction de déchets, un service public de la réparation et du réemploi, etc. • Instaurer la souveraineté alimentaire par l’agriculture écologique et paysanne Avec d’abord la création de 300 000 emplois agricoles pour instaurer une agriculture relocalisée, diversifiée et écologique. • En finir avec la malbouffe Un ministère de la Production alimentaire sera créé. • Socialiser les biens communs fondamentauxPrévenir et lutter contre les pollutions et les dangersFaire de l’eau un enjeu central pour l’Humanité Un haut-commissariat à l’eau sera créé et une gestion 100 % publique de l’eau dans le cadre d’un service public décentralisé sera organisée. • Garantir le droit à l’eau dans les Outre-merDéfendre la forêt, poumon de la planèteRompre avec la maltraitance animale En commençant par interdire les fermes- usines, les pratiques cruelles, le temps de transport des animaux vivants, etc. • Sauver l’écosystème et la biodiversité En stoppant notamment l’étalement urbain avec le renoncement aux grands projets d’infrastructures inutiles et écologiquement néfastes et aux projets d’entrepôts géants. • Protéger les mers et océansÊtre à la hauteur de la responsabilité maritime française

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Concernant la transition énergétique, le Parti communiste français proposera une trajectoire qui combine les énergies renouvelables à l’énergie nucléaire et ne s’associera pas à l’objectif 100 % renouvelables et à l’abandon des projets d’EPR. Le Parti socialiste proposera d’optimiser la durée de vie des centrales nucléaires, de planifier les travaux permettant de prolonger leur exploitation, et de le faire sous le contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et du Parlement. Le Parti socialiste et Europe Écologie-Les Verts soutiendront la création d’un pôle public de l’énergie incluant EDF, Enedis, RTE, GRT-Gaz et GRDF, mais ne soutiendront pas la renationalisation d’Engie. • Europe Écologie-Les Verts proposera que le pôle public des transports et de la mobilité favorise l’émergence d’acteurs coopératifs sur des lignes abandonnées par les pouvoirs publics afin de renforcer le maillage de lignes ferroviaires sur tout le territoire. Europe Écologie-Les Verts proposera l’octroi d’une personnalité juridique aux animaux et la reconnaissance de leurs droits fondamentaux. • Le Parti socialiste et le Parti communiste français ne soutiendront pas les propositions relatives à la chasse et à la corrida. • Le Parti socialiste proposera que l’objectif en 2050 soit de convertir 100 % de la surface agricole utile à des pratiques agroécologiques, sans se limiter au bio. • Par ailleurs, le Parti socialiste ne soutiendra pas l’encadrement des prix agricoles par des prix maximaux, les nationalisations de la branche énergies marines d’Alstom, de la branche éolienne offshore d’Areva et d’Alcatel Submarine Network.

Partage des richesses et justice fiscale

Instaurer des protections sociales et écologiques pour produire localement et assurer notre indépendance La Nupes propose de relocaliser les productions essentielles à la vie de notre pays, de conditionner les aides aux entreprises au respect de critères environnementaux et sociaux et de lutte contre les discriminations au sein de l’entreprise. Il faut permettre aux instances de représentation des salariés d’assurer le contrôle du respect de ces critères. Exiger le remboursement des aides en cas de non-respect des contreparties. Sous ce chapitre, on trouve aussi l’adoption d’un plan anti-dumping, un plan de reconstruction industrielle pour mettre fin à la dépendance de la France dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, médicaments, etc.) et pour répondre aux enjeux sociaux, environnementaux et d’indépendance économique (recyclage des batteries, aciers nécessaires aux énergies renouvelables, aluminium, etc.) . • Revenir sur les privatisations et défendre notre outil industriel Cela veut dire, par exemple, renationaliser les aéroports stratégiques, les autoroutes et la Française des Jeux en organisant la participation des usagers aux décisions et le droit d’intervention des salariés. C’est aussi interdire les licenciements économiques par les entreprises qui versent des dividendes ou recevant des aides publiques, ou encore repousser de deux ans le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE). • Éradiquer la pauvreté C’est en premier lieu instaurer une garantie dignité qui ne laisse aucun individu sous le seuil de pauvreté (1 063 euros par mois pour une personne seule). C’est aussi bloquer immédiatement les prix des produits de première nécessité (essence, alimentation, énergie) et encadrer durablement les prix des produits alimentaires de première nécessité. • Construire l’autonomie des jeunesGarantir le droit au logement Cela va de l’interdiction des expulsions locatives sans proposition de relogement public à la revalorisation des aides personnelles au logement (APL) au regard de l’inflation. • Mettre le numérique au service de l’intérêt généralGarantir la souveraineté numérique

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Europe Écologie-Les Verts et le Parti socialiste soutiendront la constitution d’un pôle public bancaire mais ne souhaitent pas de nationalisations de banques généralistes, et proposeront que les propositions relatives à l’hébergement des données s’appliquent au niveau européen plutôt que français. • Le Parti socialiste proposera de mettre en œuvre une politique publique de prévention des expulsions à travers le renforcement des aides au logement des locataires, l’indemnisation des bailleurs le temps de trouver des alternatives à l’expulsion, le renforcement de l’accompagnement administratif et juridique et l’abondement et la simplification du fonds de solidarité logement et le fonds d’indemnisation des bailleurs. • Europe Écologie-Les Verts n’est pas favorable à un impôt universel basé sur la nationalité mais souhaite rendre progressive l’imposition des revenus français pour les Français de l’étranger afin de lutter contre les discriminations fiscales dont souffrent certains d’entre eux et contre l’évasion fiscale. • Le Parti communiste français proposera de remplacer la CSG par des cotisations sociales plutôt que de la rendre progressive ainsi que de maintenir le principe du quotient familial fiscal et ne soutiendra pas la création d’emplois jeunes à durée limitée. • Europe Écologie-Les Verts considère que la lutte contre le dumping et pour le respect des normes sociales et écologiques sont des combats qui doivent être menés en priorité à l’échelle européenne.

Services publics : santé, éducation, culture, sport

Le secteur de la santé a été attaqué par les politiques libérales bien avant la pandémie de Covid. On sait qu’il va toujours aussi mal aujourd’hui. Avec l’éducation, la culture et le sport, il est indispensable d’y veiller pour le bien de toutes et de tous. • Faire passer la santé d’abord et reconstruire les établissements de santé publics, notamment les hôpitaux Reconstruire le service public hospitalier. Cela induit en priorité l’instauration le remboursement à 100 % des soins de santé prescrits en intégrant les complémentaires santé dans la Sécurité sociale. Il va de soi qu’il importe de rouvrir des services d’urgences, des maternités et des Ehpad publics assurant un service de santé public de proximité à moins de trente minutes de chaque Français. Il faut aussi sortir du tout T2A (tarification à l’activité) et de la politique du chiffre qui met les établissements hospitaliers en situation de conflits d’intérêt avec la Sécurité sociale. Le recrutement et le pré-recrutement des professionnels du soin et du médico-social (médecins, infirmiers, aides-soignants et personnels administratifs), la revalorisation des métiers et des revenus, ainsi que l’augmentation des capacités d’accueil des établissements de santé publics, notamment les hôpitaux, sont primordiaux. Parmi les autres mesures préconisées, il faut bien sûr protéger la recherche en santé de la finance. • S’organiser pour faire face aux pandémiesEn finir avec l’abandon des Outre-mer En engageant un plan pluriannuel d’investissement et de développement des services publics (transports, éducation, santé, logement, culture), dont la possibilité a été dessinée dans les propositions des mouvements sociaux notamment en Guyane et à Mayotte ; en assurant la continuité territoriale (desserte de service public à tarifs réglementés) et le désenclavement intraterritorial (en Guyane notamment, sans destruction de la forêt primaire) et extraterritorial. La liste des propositions est longue. • Développer un service public des arts et de la culture C’est d’abord porter le budget consacré à l’art, à la culture et à la création à 1 % du PIB par an. C’est ensuite restaurer un service public de la culture ambitieux pour les acteurs culturels et le public. • Investir dans la recherche et les sciences Sur le plan des moyens, c’est porter le financement de la recherche publique à 1,5 % du PIB d’ici 2027, c’est financer des plans généraux de thèmes de recherche sur des secteurs d’avenir, c’est rehausser le niveau d’investissement public dans la recherche, etc. • Libérer le sport et les corps de l’argentÉradiquer l’illettrisme et développer l’alphabétisationFaire le service public de la petite enfanceReconstruire une école globale pour l’égalité et l’émancipation En assurant, pour commencer, la gratuité réelle de l’éducation publique, y compris le transport et les activités périscolaires, fournir gratuitement aux élèves les manuels scolaires, ainsi que des fournitures sans marque, pour assurer une réelle égalité des conditions entre élèves et lutter contre l’intrusion marchande à l’école en lien avec les collectivités locales, l’égalité devant l’école, la revalorisation des personnels de l’Éducation nationale, etc. Et puis, l’école doit devenir le levier de la bifurcation écologique et démocratique. • Qualifier tout le mondeRefonder l’enseignement supérieur En supprimant évidemment la sélection à l’université aggravée par Parcoursup, en créant de nouvelles places pour répondre aux besoins, en particulier en première année et dans les formations courtes de l’enseignement supérieur, en instaurer la gratuité de l’enseignement supérieur, de la licence au doctorat, en abrogeant l’augmentation des frais d’inscription décidée par Macron pour les étudiants étrangers... la liste est longue.

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Le Parti socialiste et Europe Écologie- Les Verts soutiendront le remboursement à 100 % des soins prescrits mais proposeront que cela se fasse sans intégration des complémentaires santé dans la Sécurité sociale. Le Parti communiste français souhaite que les complémentaires santé puissent se concentrer sur des missions de prévention et de gestion de centres de santé. • Ils soutiendront la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires, la co- officialisation des langues régionales et l’enseignement bilingue et immersif des langues régionales et le rôle de service public des réseaux associatifs pleinement reconnus. • Europe Écologie-Les Verts défend une réforme de l’Agence nationale de la recherche fondée sur une logique de coopération plutôt que de compétition entre instituts de recherches, universités incluses, et renforçant la part des crédits récurrents délaissée au profit des appels à projets. • Le Parti socialiste ne soutiendra pas l’interdictiondessubventionsextralégales des collectivités à l’enseignement privé, notamment pour le périscolaire, ainsi que l’abrogation des lois relatives aux libertés et responsabilités des universités (LRU) et Fioraso et du principe d’autonomie des universités.

Égalité et lutte contre les discriminations

• Réaliser l’égalité entre les femmes et les hommes • Garantir des droits nouveaux • Lutter contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations • Faire face collectivement à la perte d’autonomie individuelle • Lever les obstacles à l’autonomie des personnes en situation de handicap

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : Constatant l’absence d’efficacité réelle sur les réseaux des politiques à l’œuvre (pénalisation du client), Europe Écologie-Les Verts souhaite agir en priorité, non par la répression, mais par l’écoute et l’accompagnement des personnes en situation de prostitution. Europe Écologie-Les Verts souhaite qu’un débat contradictoire sur la GPA (gestation pour autrui) soit ouvert.

Sûreté et justice

• Assurer un meilleur accès de toutes et tous à la justice • Élaborer une politique de justice efficace • Déployer une nouvelle stratégie antiterroriste • Refonder la police pour garantir le droit à la sûreté • Changer de stratégie sur les addictions et les drogues • Protéger les enfants

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Le Parti socialiste refuse l’utilisation de la terminologie « violences policières », en conséquence il ne soutiendra pas la création d’une commission d’enquête sur les violences policières ayant entraîné la mort ou la mutilation de citoyens pour en établir toutes les responsabilités. • Le Parti socialiste et le Parti communiste français proposeront l’organisation d’un débat public dans la première année de la législature sur la question de la légalisation du cannabis.

VIe République et démocratie

• Permettre l’intervention citoyenne • Passer à la VIe République et en finir avec la monarchie présidentielle • Mettre en place un plan de séparation de la finance et de l’État • Garantir la liberté de conscience et la laïcité • Démocratiser les médias et adopter une loi anti-concentration

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : • Europe Écologie-Les Verts est favorable à l’élection au suffrage universel direct et proportionnel des intercommunalités et des Départements. • La France insoumise proposera d’abroger le concordat d’Alsace Moselle et les divers statuts spécifiques en vigueur dans les Outre-mer. Le Parti communiste français proposera que cette sortie s’engage à travers un processus négocié. Le Parti socialiste proposera qu’une mission d’information parlementaire soit menée à ce sujet dans le cadre d’un plan d’action pour promouvoir et défendre la laïcité. • Le Parti socialiste proposera que l’Assemblée nationale soit élue à un scrutin à dominante proportionnelle et que la loi d’amnistie ne s’applique qu’aux personnes qui ont exercé leur droit de manifester sans violence et dans le cadre légal. • Le Parti communiste français ne soutiendra pas le droit de vote à 16 ans. Il n’est pas favorable à l’octroi à la Corse du statut prévu par l’article 74 de la Constitution.

Union européenne et international

• Nous partageons l’objectif commun de mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne et de construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique, démocratique et solidaire, même si nos histoires avec la construction européenne diffèrent. • La France insoumise et le Parti communiste français sont héritiers du non de gauche au Traité constitutionnel européen en 2005, le Parti socialiste est attaché à la construction européenne et ses acquis, dont il est un acteur clé, et Europe Écologie-Les Verts est historiquement favorable à la construction d’une Europe fédérale. • Ensemble, nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics.

LES POINTS QUI SERONT MIS À LA SAGESSE DE L’ASSEMBLÉE : Dans le cadre des institutions de la Ve République, le Président négociant et signant les traités, aucun gouvernement ne peut prendre des décisions de cette nature sans lui. Il est par ailleurs entendu que l’intérêt national commande que la France parle au monde d’une seule voix. Pour autant, le débat doit avoir lieu avec lui. Les positions sont les suivantes : • La France insoumise proposera le retrait immédiat de la France du commandement intégré de l’Otan puis, par étapes, de l’organisation elle- même. Elle refusera toute inscription de notre pays dans une alliance militaire permanente dans la région indo-pacifique et ailleurs, ainsi que toute intervention militaire sans mandat de l’ONU. Elle défendra l’idée d’engager la formation d’une nouvelle entente altermondialiste. • Le Parti communiste français soutiendra le retrait de la France du commandement intégré de l’Otan, puis sa dissolution. Il proposera que la France soit à l’initiative d’une conférence pan-européenne en vue d’un espace commun de paix et de sécurité collective en Europe, sur les bases de l’acte final de la conférence d’Helsinki et de la charte de Paris de 1990. Il défendra le maintien du nucléaire dans la taxonomie européenne. • La France insoumise et le Parti communiste français proposeront de décider, après un débat au Parlement, d’un calendrier de retrait des opérations militaires françaises au Sahel établi avec les nations souveraines concernées. • Europe Écologie-Les Verts et le Parti socialiste soutiendront le renforcement de la coopération militaire au niveau de l’Union européenne, la création d’un commandement militaire opérationnel européen, ainsi que l’intensification des livraisons d’armes à l’Ukraine et la mise en place d’un embargo total et immédiat sur les importations russes de pétrole, de charbon, de combustible nucléaire et de gaz. • Le Parti socialiste sera favorable au maintien de la France dans l’Otan.