16e circonscription du Nord

Pour Alain Bruneel et Maryline Lucas, le combat ne fait que commencer

par Philippe Allienne
Publié le 9 juin 2022 à 23:41

Dans sa circonscription, le député sortant (PCF) est le plus souvent perçu comme le « Monsieur Santé » en raison de ses nombreuses actions dans le domaine. Candidat à sa réélection, il a pour suppléante la maire communiste de Guesnain, par ailleurs conseillère départementale.

Pour cette campagne, pas de réunion publique. Les candidats leur ont préféré le porte-à-porte et les rencontres avec les habitants. Dans leur besace : un bilan solide, des priorités pour la future législature, une volonté farouche de ne rien céder à l’extrême droite. Lors du scrutin de 2017, la candidate frontiste avait mis le communiste en ballotage. Ce dernier l’avait emporté au second tour avec 55,86 % des voix contre 44,14 %. Cette fois, il affronte sept candidats dont deux de l’extrême droite : Matthieu Marchio (RN) et Tanneguy Adriencense (Reconquête). À droite : Chantal Rybak (Ensemble !) et Mady Dorchies (Rassemblement de la droite et du centre). À gauche : Delphine Zagacki (RDG) et Éric Pecqueur (LO). Ajoutons le représentant du Parti animaliste, Antoine Stathoulias, et la liste est complète.

Pouvoir d’achat et santé

Rien n’est jamais gagné, mais le binôme soutenu par la Nupes se veut serein. Leur bilan parle pour eux. La gratuité des transports publics urbains pour laquelle Alain Bruneel a mené un combat de longue haleine avant de l’emporter pour le Douaisis et auquel sa suppléante a participé. Cette dernière a pour sa part beaucoup travaillé en tant que conseillère départementale sur la lutte contre les violences faites aux femmes (elle rejoint en cela un des nombreux combats du titulaire). Dans leurs échanges avec la population, les deux candidats mettent d’abord en avant le pouvoir d’achat et la santé. Concernant le pouvoir d’achat, cela va bien sûr bien plus loin que le Smic à 1500 euros tel que le prévoit le programme de la Nupes. « Nous rencontrons beaucoup de retraités que ne parviennent pas à s’en sortir et pour qui le gouvernement ne fait rien », dénonce Maryline Lucas. « De plus en plus, les gens doivent faire des choix entre, par exemple, prendre ou garder une mutuelle et faire manger leurs gamins. Ils sont dans une précarité affolante. Après avoir bossé toute leur vie, ils ne savent plus comment faire de trous dans leur ceinture ! Sans parler des jeunes qui restent ou retournent chez leurs parents faute de moyens. La dégradation de la situation sociale est très palpable. »

Pour une jeunesse autonome

La jeunesse, voilà un point qui préoccupe également Alain Bruneel. « Il faut qu’elle puisse s’exprimer et qu’elle soit autonome financièrement. Concernant les étudiants, il est urgent d’abroger Parcoursup. Il faut de toute façon permettre à la jeunesse d’aller au bout de ses aspirations. Il est important de laisser les jeunes se déterminer eux-mêmes. » Ce que précisément ne fait pas le dispositif Parcoursup, au contraire. La santé et l’hôpital public sont un cheval de bataille essentiel. Il y a été sensibilisé très tôt. En tout cas, au début de son précédent mandat, on n’oublie pas le « tour de France des hôpitaux » qu’il a lancé en janvier 2018 et qui mobilisera les députés et sénateurs communistes pendant plusieurs mois. On se souvient aussi des chaînes humaines qu’il a organisées, notamment celle autour de l’hôpital de Douai qui a réuni près de 700 personnes. Il s’est aussi fait remarquer par son immersion au service d’urgence de l’hôpital, histoire de constater et de bien comprendre la réalité par lui-même. Comme d’autres, il s’agit maintenant de poursuivre ce combat. Mais il y aura aussi la gare de triage de Somain pour lequel il s’est battu mais dont il faut continuer à assurer la défense. Sur le plan de l’environnement, on connaît son engouement pour le mix énergétique et l’hydrogène. Il y a aussi la baisse du coût de l’énergie et des carburants qui font partie des propositions de loi à son actif. Il n’oublie pas l’industrie, les conditions de travail, la pénurie de logements, la poste, l’éducation, les retraites, etc. La liste est longue mais, dit-il, « je ne suis qu’un maillon d’une chaîne et le porte-parole de ce qui se passe sur le territoire ». Une parole qu’il porte à l’Assemblée nationale. Pour lui, il est essentiel de travailler sur le terrain, avec les personnes concernées. « Je crois très fort en la capacité des gens à se prendre en main. Nous avons tous un rôle à jouer. Sinon, à quoi servirais-je à l’Assemblée nationale ? » Le message semble très bien perçu lors des porte-à-porte en compagnie de Maryline Lucas. « Les gens discutent et prennent le temps de dialoguer. » Voilà qui détend face au stress de l’abstention. S’ils sont élus, ils travailleront ensemble pour « faire valoir nos valeurs dans le Douaisis » assurent-ils. Et la candidate suppléante de conclure : « Mes baskets sont prêtes. Nos combats ne font que commencer. »