© Collection privée Nancy Bélart
5e circonscription du Pas-de-Calais

L’esprit de discipline du PCF

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 19 mai 2022 à 22:58

La désignation par la France insoumise de Nancy Bélart comme candidate de la Nupes dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais indispose des militants communiste du Boulonnais.

« Une chose est claire. Je suis membre du Parti et je respecterai l’accord signé au niveau national ! » Pressentie candidate dans la 5e circonscription, avec pour suppléant David Gobé, lui aussi communiste, Gisèle Gori (PCF) fera preuve de discipline. Il n’en demeure pas moins que le choix, décidé à Paris sans consultation de l’ensemble des militants de terrain, de présenter des membres de la France insoumise la laisse perplexe. « Nancy Bélart, la titulaire vient du Calaisis », constate Gisèle Gori pourtant favorable à une logique d’union entre les partis de gauche. Retraitée de l’Éducation nationale de 58 ans, Nancy Bélart, qui revendique de lointaines origines boulonnaises, a pour suppléant Jérémy Lecarpentier, 24 ans, un intérimaire qui habite Outreau.

Une candidate PS

« Ce sont des illustres inconnus dans le secteur. Seront-ils en mesure d’impulser une dynamique unitaire ? » s’inquiète Gisèle Gori. Premier accroc à l’union : la socialiste Mireille Hingrez-Céréda, première adjointe à Boulogne-sur-Mer et vice-présidente du conseil départemental, a déclaré maintenir sa candidature. Elle a le soutien de Frédéric Cuvillier, le maire (PS) de Boulogne. « On espère que les habitants comprendront que voter pour elle nous portera préjudice », commente Nancy Bélart qui imagine « atteindre le second tour d’autant plus que l’extrême droite aura deux candidats (un Zemmourien et un RN) ». Pour Gisèle Gori, le défi consistera « à convaincre de sa justesse des gens peu politisés qui ne connaissent rien des tenants et aboutissants de l’accord national ». Ce malaise est l’une des conséquences des rapports tendus entre le PCF et la LFI. « Ici, cette dernière est clivante. Nos militants et nos élus n’ont guère été épargnés par leurs attaques et parfois leurs insultes », regrette Gisèle Gori pour qui la situation est d’autant plus dommageable qu’il y avait une belle carte à jour dans une circonscription où Jean-Pierre Pont, le député sortant (LREM), aurait brillé par son absence…