© David Thiebaut
Vallées de l’Aa et de la Lys

À la conquête des travailleurs

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 24 février 2022 à 20:55

Toucher la classe ouvrière en son cœur ! Telle est l’ambition de la section PCF des deux Vallées dirigée par Franck Sailliot, figure emblématique du prolétariat audomarois. Fondée en 2019, elle étend son influence aux vallées de l’Aa et de la Lys. La semaine dernière, ses militants sont allés à la rencontre des travailleurs sur les sites industriels d’Arc dans l’Audomarois, et aussi d’Aperam et Thyssen Krupp à Isbergues. Rencontres.

À Arques, aux portes du géant verrier toujours sous la coupe de la famille Durand, en plus de l’invitation au meeting de Fabien Roussel à Avion, le communiste isberguois Dominique Lesage distribue aux salariés Travailleurs 62. Le bulletin de la Fédération départementale du PCF fait état des luttes récemment menées dans les entreprises. À Arc, les salariés ont débrayé en décembre dernier pour des augmentations de salaires. L’accueil est bon. « Nous essuyons peu de refus », se félicite Dominique. Même son de cloche du côté de Joël Diers présent à ses côtés : « Ici, on est toujours très bien reçus. Il y a une bonne mentalité ! » Pour ce retraité de la papeterie, habitué des luttes sociales dans l’Audomarois, la raison en est simple : « Le PCF a toujours été aux côtés des travailleurs d’Arc, il a fait beaucoup. » Ici, le Parti n’aurait rien à craindre de la concurrence de Lutte ouvrière, « qui tracte tous les mois autour des revendications locales », révèle Dominique. « Je ne serais pas défavorable à une union avec eux. On poursuit les mêmes objectifs », analyse Dominique.

Pouvoir d’achat et emploi

Bien que la configuration (entrées et sorties d’usine) ne favorise pas vraiment les échanges soutenus, Joël Diers confirme qu’« à Arc, le pouvoir d’achat et aussi l’emploi demeurent de vraies préoccupations. Ils étaient 12 000 salariés, il y a quelques années. Ils sont moitié moins aujourd’hui. Et l’avenir de l’entreprise demeure incertain ». Les propositions de Fabien Roussel en matière de réindustrialisation du pays devraient donc ici trouver un écho favorable… Et contrairement à ce que prétend l’extrême droite, les travailleurs « ne font pas de l’immigration un sujet prioritaire ». En dépit des efforts militants, certains « ne connaissent cependant pas son programme. Il y a encore du taf à ce niveau-là », estime Joël. « Nous payons le choix fait de ne pas avoir présenté de candidats aux deux dernières présidentielles. Certains pensaient que le Parti n’existait plus sur le plan national », note David Thiebaut, l’un des animateurs de la section.

Le Parti de nouveau visible

Ce travail de terrain, comme le porte-à-porte dans les communes, semble porter ses fruits « puisque Fabien frise la barre des 5 % », se réjouit encore Joël. Récemment, un Comité des Jours heureux a même été créé. Il est piloté par Céline Lecat, candidate du Parti à la dernière Départementale. « Le fait d’avoir notre candidat, ça motive d’autant plus nos camarades que Fabien fait le boulot. La façon dont il parle dans les médias et les valeurs qu’ils portent interpellent », poursuit David visiblement heureux d’avoir réussi à convaincre des proches de l’accompagner à Avion, ce jeudi. Pour certains d’entre eux, « ce sera même la première fois qu’ils se rendent à un meeting ». À force d’en parler tous les jours aux membres de sa famille, Joël en a même persuadé de voter pour Fabien Roussel. Il avoue tout de même avoir été, à l’écoute d’Europe 1 ce lundi matin, « refroidi par les accusations portées par Mediapart. Le PCF doit être clair. J’espère que Fabien apportera la preuve de son activité d’assistant parlementaire, sinon c’en est fini de cette dynamique ». Nul doute que Fabien Roussel l’a depuis rassuré.

Contact : Comité des Jours heureux d’« Isbergues/Les deux vallées » : lecatceline @ laposte.net.