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Réaction de Thierry Aury après le débat Macron-Le Pen

La terrible menace d’un racisme institutionnalisé

Publié le 22 avril 2022 à 11:10

Pour le secrétaire départemental du PCF de l’Oise, il existe peu de différence entre les deux prétendants à l’Élysée sur le plan social et économique. À cette différence près : le sort que Marine Le Pen réserve aux travailleurs étrangers.

« Ce « match retour » du débat de 2017 se faisait cette fois-ci avec un handicap fort pour Emmanuel Macron : le bilan de cinq ans de pouvoir. Marine Le Pen ne s’est pas privée de s’appuyer sur le ressenti de millions de Français en termes de perte de pouvoir d’achat, de difficultés de vie. Et les chiffres, les statistiques, les données macro-économiques du président sortant semblaient de peu de poids face aux réalités vécues par les salariés, les familles populaires, les jeunes, comme le montraient les fils de commentaires acerbes sur les réseaux sociaux durant la soirée. Pourtant le « masque social » de la candidate d’extrême droite s’est un peu effrité quand Emmanuel Macron l’a contrainte de reconnaître que, comme lui, elle ne promettait aucune hausse véritable de salaire mais simplement des baisses de cotisations patronales. Quant aux fortes baisses de TVA promises par Marine Le Pen, jamais elle n’a pu dire comment elle les financerait, ne détaillant jamais le chiffre de 16 milliards d’économies qu’elle prétend faire sur d’autres postes : un point commun en tous cas, entre les deux candidats, leur refus de faire contribuer plus fortement les riches... point qui du coup fut totalement absent de ce débat ! Sur les retraites, Emmanuel Macron a maintenu sa volonté de repousser, d’ici cinq ans, l’âge de la retraite, une proposition qui est un véritable « chiffon rouge » pour des millions de salariés, et certainement un repoussoir pour dissuader d’utiliser le bulletin de vote Macron pour les électeurs de gauche. Pour autant, on a vu une Marine Le Pen en rétropédalage sur les propos d’il y a quelques semaines où elle faisait miroiter le retour à la retraite à 60 ans : dans ses explications emberlificotées, on a surtout compris qu’on en restait, au mieux, aux régressions actuelles, faute de vouloir faire contribuer davantage les entreprises et la finance, un tabou absolu pour l’héritière de Montretout. Au vu de cet échange, il est apparu finalement que derrière la posture démagogique de la candidate RN, son programme réel sur le plan social et économique se différenciait assez peu de celui d’Emmanuel Macron. Avec une seule différence de taille, abordée à la fin de la soirée : la volonté de Marine Le Pen de s’en prendre aux travailleurs étrangers qu’elle envisage de priver d’une partie de leurs droits. Avec toujours cette obsession de l’extrême droite de diviser le peuple, le monde du travail selon l’origine, la couleur, la religion supposée, afin de maintenir la domination de la classe des riches contre laquelle elle n’eut pas un seul mot durant la soirée. C’est bien pour s’opposer à cette terrible menace de voir la racisme et la xénophobie institutionnalisés, de voir ces poisons se répandre un peu plus dans le monde du travail, que nous utiliserons le bulletin Macron pour faire barrage à Marine Le Pen. Tout en reprenant, dès lundi 25 avril, le combat contre la politique libérale de M. Macron, dans les luttes et dans les urnes lors des élections législatives. »