© Jacques Kmieciak
À la braderie de Lens

Plus mobilisés que jamais

Publié le 8 avril 2022 à 11:41

Ce dimanche, l’apéroussel organisé à Lens à l’occasion de la Braderie de printemps, a offert aux militants communistes de recharger les batteries en vue de la dernière semaine de campagne.

Du whisky, du pastis, de la bière, du jus d’orange, des cacahuètes… Pas de doute, les communistes lensois savent recevoir. En toile de fond, l’effigie de Fabien Roussel, candidat à la présidentielle. Le soleil est de la partie comme une promesse de lendemains qui chantent… Au centre de la table : une urne. À l’entrée du boulevard Basly, les passants sont conviés à y glisser la pétition qui dit « non au racket » et oui à l’augmentation des salaires et des pensions. « Parfois, certains s’interrogent. Résignés, ils imaginent qu’une pétition ne sert à rien. Au contraire, on pense que chacun a la capacité de peser sur les évènements », déclare Peter Lecompte du PCF de Vermelles. Le document pointe du doigt la hausse du prix du gaz, du blé, des carburants ou encore de l’électricité… Kamel Ben Azouz en est persuadé : la mobilisation des maires du secteur autour du pouvoir d’achat porte ses fruits ! Au porte-à-porte, « les gens nous en parlent. Les retours sont positifs. L’arrêté anti-coupure pris par Jean-Marc Tellier à Avion, le récent rassemblement devant la sous-préfecture ont marqué les esprits », souligne le trésorier de la Fédération départementale du PCF bien décidée à aller plus loin. Sur la pétition figurent les coordonnées des signataires. « Nous allons les contacter en vue d’une manifestation plus large », poursuit-il.

Sur le terrain

À Sallaumines, la campagne bat tout autant son plein. « On sent les camarades plus mobilisés qu’il y a cinq ans. Avoir son propre candidat, ça aide », assure Grégory Ferret, un communiste du cru. « Chez nous, nous sommes les seuls à nous mobiliser », constate Michèle Carbonnier, la secrétaire de section. À Lens, c’est moins le cas. « La France insoumise recouvre nos affiches. Il y a deux ou trois excités dont un ancien du PCF passé par le Pardem [Parti de la démondialisation, ndlr] de Nikonoff. Alors nous leur rendons bien volontiers la pareille », se marre un militant. La concurrence est aussi vive avec les « partisans » d’Éric Zemmour. « Des jeunes du “4” de Lens sont payés pour coller. Ils se baladent dans un van noir, un gourdin à la main », s’inquiète un autre. « On évite cependant toute confrontation », commente Kamel Ben Azouz.

Une surprise ?

L’heure du déjeuner va bientôt sonner. Hervé Poly, le patron de la Fédération, s’apprête à aller déguster « une carbonade à la kermesse de la bière à Avion ». Christian Champiré, maire de Grenay, part assister à un banquet associatif dans sa ville. Autour d’un dernier verre, les discussions se poursuivent. Chez les communistes, la côte de Yannick Jadot, le candidat d’EELV, est au plus bas. Ses envolées bellicistes le discréditent forcément. La popularité de Jean Lassalle semble quant à elle au plus haut. « S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer », entend-on. « Il y a quelques années, il effectuait un tour de France. De passage dans la région, nous l’avions convié à la Fête d’Avion. Il avait fait le tour des stands en compagnie du député André Chassaigne. C’est un personnage », se souvient Kamel Ben Azouz. Il est environ 13 heures. Tatiana Bednarska, la benjamine du conseil municipal de Lens, fait son apparition. Il est temps de remballer le matériel « et de s’octroyer une pause salvatrice ». Avant d’entamer la dernière ligne droite, Grégory Ferret en est convaincu : « Fabien peut créer la surprise ! » Chiche ?