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Réaction d'Aurélien Gall après le débat Macron-Le Pen

Un costume trop grand pour l’une, une attitude méprisante pour l’autre

Publié le 22 avril 2022 à 11:16

Un débat qui ne fut pas particulièrement passionnant, loin s’en faut, et tout au long duquel Le Pen a fait du Le Pen et Macron a fait du Macron. Sans convaincre. C’est en substance ce que retient le secrétaire départemental du PCF de l’Aisne.

« Sur la forme, Marine Le Pen s’est montrée meilleure qu’en 2017. Mais elle m’est apparue hyper tendue. Elle ne maîtrisait pas ses dossiers, surtout en économie, et ne pouvait que s’appuyer sur ses fiches. Quant à Emmanuel Macron, il s’est montré condescendant et méprisant plus encore dans son attitude (la manière dont il se tenait, regardant davantage les journalistes que son interlocutrice, etc.) que dans la réflexion. Sur le fond, on aura compris que les travailleurs et les petites gens n’ont rien à gagner ni avec l’une, ni avec l’autre. La candidate RN annonce des dépenses sans mettre de recettes en face, elle entend casser le modèle social de notre pays. La casse du modèle social, cela correspond autant au programme du président sortant. Là où j’attendais un vrai débat, c’était sur les retraites. Rien d’intéressant n’est venu et Marine Le Pen, qui fait une volte-face par rapport à ses précédentes déclarations, ne s’est pas emparée de ce dossier pour attaquer son adversaire qui, lui, demeure campé sur ses positions : la retraite à 65 ans. Elle aurait pu aussi l’attaquer sur la CSG et sur la baisse de l’APL. Non, il ne fallait visiblement pas faire de vagues. Même sur le voile, qu’elle veut faire interdire dans l’espace public, elle n’a pas su se montrer claire et a tenté d’édulcorer son propos face à un Macron sûr de lui. De la même façon sur la Russie, elle a semblé très ennuyée face à un adversaire qui connaît les dossiers pour avoir toujours le nez dedans et qui a su la mettre face à ses contradictions. Pour résumer, Marine Le Pen a montré une fois de plus ses limites. Le costume présidentiel est bien trop grand pour elle. J’ai vu en fait deux candidats se livrer à un exercice de gymnastique pour tenter de récupérer des voix parmi les électeurs de ceux qui n’ont pas été qualifiés pour le second tour comme Jean-Luc Mélenchon, Jean Lassalle, etc. Mais en tout cas, je n’ai pas eu l’impression qu’ils se soient adressé aux abstentionnistes. »