Creil

La mobilisation ne faiblit pas pour la maternité

par Franck Jakubek
Publié le 18 janvier 2019 à 17:50 Mise à jour le 21 janvier 2019

L’Agence régionale de santé a refusé de surseoir au projet de transfert de la maternité de Creil à Senlis. Les travaux sont en cours et le déménagement se prépare. Tous les élus de l’agglomération sont mobilisés. Le combat continue. C’est désormais à la ministre de la Santé de trancher.

Jean-Claude Villemain, maire (PS) de Creil, ne décolère pas. « Au-delà de notre commune, c’est tout le bassin de vie qui est touché, avec une population largement défavorisée socialement. Il y a cinq quartiers en Politique de la ville, dont les Hauts de Creil, où se trouve justement l’hôpital public et qui compte vingt mille habitants. La ville est privée d’un service hospitalier de premier plan », déplore-t-il en s’étonnant toujours qu’une telle décision ait pu être prise alors qu’au dernier recensement la population creilloise montrait une démographie dynamique avec un avec une progression de 5,7 % contre une baisse de natalité de 8,3 % à Senlis....

Une aggravation des facteurs de risque

En outre, vu la précarité et la faiblesse des ressources des foyers du secteur, de nombreuses familles ne disposent pas de véhicules personnels.

Une partie de la délégation du collectif de défense de la santé et des hôpitaux de Creil et Senlis devant l’ARS à Lille la semaine dernière
Une partie de la délégation du collectif de défense de la santé et des hôpitaux de Creil et Senlis devant l’ARS à Lille la semaine dernière
© photo Franck Jakubek

Les transports publics sont insuffisants ; une seule ligne de bus départementale relie la gare de Creil à celle de Senlis, en passant par les villages. Soit pour un trajet de 15 à 20 minutes, près de 40 minutes de durée, avec une desserte limitée principalement en début et en fin de journée pour les scolaires et les salariés. Pas de quoi satisfaire les besoins des familles donc, notamment dans les situations où s’ajoutent des pathologies. « En plus, il faut encore faire près de deux kilomètres à pied ou en taxi pour rejoindre l’hôpital de Senlis, à l’autre bout de la ville », précise-t-il. Ni suffisant, ni pratique donc. Alors que Creil disposait de tous les spécialistes (cardiologie, réanimation, etc.), ce n’est pas le cas à Senlis. La visite des futurs locaux mercredi 16 janvier n’a pas davantage rassuré l’élu. « Nous avons été accueillis par un concert de marteaux et de perceuses. Une ambiance musicale lourde qui prouve que le démarrage du service, provisoire, va être difficile  », constate Jean-Claude Villemain. Même s’il reconnaît que l’administration fait en sorte que tout se passe bien pendant le déménagement en assurant des gardes ou des heures supplémentaires, « il faut que la population sache que c’est temporaire ».

Des procédures en cours

Un facteur supplémentaire de risque pour l’avenir qui conduit les élus, les salariés, les habitants et le collectif de défense de la santé et des hôpitaux de Creil et Senlis, à poursuivre le combat y compris devant les tribunaux administratifs et de grande instance vers l’Agence régionale de santé. Le tribunal administratif pour le non-respect des procédures et le TGI pour mise en danger de la vie d’autrui, comme l’a indiqué le Maire communiste de Montataire, Jean-Pierre Bosino.
A Creil, les services étudient les possibilités d’ester par le biais du principe de précaution. Avec la volonté d’aboutir à des référés suspensifs. La prochaine réunion du collectif aura lieu vendredi 18 janvier à 18h30 à la Maison creilloise des associations, pour bâtir les actions à venir.

Rejoignez le collectif sur Facebook : Non à la fermeture de la maternité de Creil

par Franck Jakubek