Centre Hospitalier Régional de Lille

LA TENSION MONTE AU CHR

Un médiateur est demandé d’urgence

par Franck Jakubek
Publié le 7 novembre 2018 à 23:09 Mise à jour le 1er janvier 2019

La mobilisation ne faiblit pas au CHR de Lille. Ce jeudi matin, après Frédéric Herrewyn, secrétaire CGT la semaine dernière, c’était au tour d’Isabelle Bosseman, également secrétaire du syndicat CGT, d’être reçue pour un entretien pré-disciplinaire par la direction. Un rendez-vous auquel elle ne s’est pas rendue seule. Toute la commission exécutive s’est présentée pour l’entretien.

« Dans un contexte de campagne électorale pour les élections professionnelles, ce type de stratégie n’est pas anodin. La direction devrait, au lieu de vouloir faire passer les syndicalistes pour des voyous, observé une stricte neutralité » constate Isabelle Bosseman qui dénonce surtout les manques de moyens et d’effectifs, la difficulté de remplir les missions de santé et de services publics rencontrées par les agents, les personnels soignants et les médecins. «  Forts des combats menés, et gagnés avec les salariés, la CGT ne se laissera pas détourner de ses objectifs revendicatifs…La répression syndicale est une conséquence de nos actions, pas la cause. » Affirme la secrétaire du syndicat.

Martine Aubry, maire de Lille, et présidente du conseil de surveillance du CHR, interpellée par la Cgt samedi lors de la braderie, a indiqué qu’elle était au fait de la situation et devait rencontrer la direction en début de semaine. Christophe Castaner, délégué général de la République en Marche, a quant à lui répondu aux syndicalistes « que la répression syndicale, [ça] n’existait pas ». Ça ne s’invente pas…

L’Union des syndicats de la Santé (CGT) sera reçue par l’Agence Régionale de Santé mardi prochain. Leur but est de faire nommer un médiateur. De nombreux soutiens se sont déplacés de toute la région, comme Eric Pecqueur de la CGT de Toyota, des hospitaliers de Lens, de Dunkerque avec l’union locale, des postes et télécommunications…des territoriaux, de la Mel, des commerces et services, dont le représentant a appelé à soutenir aussi la lutte des salariés de Babou [voir ci-dessus] et même des syndicalistes de Sud-Ptt des Hauts de Seine.

Une entrave à l’activité syndicale

FO, qui a eu neuf de ses délégués convoqués individuellement en plein été, dont le secrétaire du syndicat, dénonce aussi une manœuvre destiné à écarter les syndicats. Lyderim Boudersa, secrétaire général du syndicat FO santé, rappelle que depuis sa nomination en mai 2017 le directeur général ne l’a toujours pas reçu. « Nous avons fait sept demandes restées lettre morte. Il ne veut pas communiquer avec les syndicats. La CGT est dans le même cas que nous. »Déplore-t-il. Une action judiciaire pour entrave à l’activité syndicale est en cours pour FO. La CGT et FO refusent conjointement tous les tentatives d’intimidations dont ils sont l’objet.

« Les syndicalistes font leur boulot. Nous en avons besoin d’eux pour faire face à un vrai rouleau compresseur  » explique Henry Verbrugghe, présent au rassemblement ce jeudi matin. Ancien délégué régional de 1985 à 2005 du Comité de Gestion des Œuvres Sociales des hôpitaux publics (CGOS) il ne cache pas sa colère : « ça cogne de partout, et je vois mon vieux CGOS, avec une protection complémentaire pour les hospitaliers menacée, la prestation de départ en retraite menacée, un dispositif qui existe depuis des dizaines d’années…  » Gronde-t-il.

Pour Alain Bruneel, député PCF du Douaisis, « Il manque toujours du personnel et des moyens. Dans l’immédiat, il y a urgence à trouver des réponses. La suppression du numerus clausus est une solution mais il faut l’accompagner d’un grand plan de formation et permettre l’accès aux études  ». Et la répression syndicale n’aide pas à faire progresser le débat. « Nous continuerons d’agir pour nos métiers, pour les patients, pour la qualité du service public » souligne un syndicaliste CGT présent.

Franck Jakubek

par Franck Jakubek