Lille

La CGT, FO et la FSU demandent à l’État de veiller au droit de manifester

Publié le 31 janvier 2020 à 17:53

Devant la multiplication des interdictions, la CGT a vainement tenté un recours devant le tribunal administratif. Et tandis que le préfet persiste, l’intersyndicale écrit au ministre de l’Intérieur.

Mercredi 29 janvier, la préfecture du Nord a de nouveau interdit que le parcours de la manifestation contre la réforme des retraites emprunte le centre-ville. Cette méthode est apparue le vendredi 11 janvier et a été régulièrement utilisée depuis. Ce mardi 28 janvier, la CGT avait déposé un recours devant le tribunal administratif de Lille. Il a été rejeté juste avant le départ de la manifestation du lendemain. L’intersyndicale du Nord-Pas-de-Calais CGT, FO, FSU a adressé une lettre ouverte au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. En voici de larges extraits :

« Régulièrement, lors de nos manifestations, un groupe de personnes non identifiées s’immiscent dans nos cortèges et se livrent à un certain nombre de dégradations : vitrines, panneaux publicitaires ou abribus brisés. Notre service d’ordre de la manifesta- tion isole le cortège syndical de ce groupe d’individus. Facilement repérables au départ de la manifestation, ces individus ne font l’objet d’aucune intervention de la police pourtant massivement présente. En revanche, les forces de l’ordre arrosent systématiquement de gaz lacrymogène les manifestants pacifiques. Les casseurs, eux continuent à casser sans être inquiétés. (...) »

« En outre, prenant prétexte des incidents et dégradations provoqués par les groupes d’individus mentionnés ci-dessus (dont nous ne sommes nullement responsables rappelons-le), la préfecture nous impose, parfois du jour au lendemain, des changements de parcours qui interdisent le parcours habituel des manifestations syndicales en centre-ville (...) et nous relèguent dans des artères où nous sommes peu visibles. (...)

Enfin, le jeudi 23 janvier, Lille était la seule ville de France à se voir interdire les flambeaux par arrêté préfectoral. Il nous devient difficile, au vu de tout cela, de ne pas croire à une politique préfectorale d’intimidation dans le but de vider les cortèges de manifestants, voire de restreindre abusivement l’exercice du droit de manifester, dont nous avons la faiblesse de penser qu’il devrait, au contraire, être protégé par les autorités publiques.

Nous ne demandons qu’à être détrompés, et vous demandons de veiller à ce que le droit de manifester soit pleinement respecté à Lille comme il devrait l’être. »