Retraites

Le courant passe grâce à la CGT

Gravelines

par Franck Jakubek
Publié le 24 janvier 2020 à 12:16

S’il n’y a pas de bouton pour appeler à la grève générale, contrairement à certaines croyances, il y a un bouton pour une coupure générale. C’est la question souvent posée aux grévistes de la centrale nucléaire de Gravelines (59). Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, est venu apporter son soutien aux quelque 400 grévistes qui, depuis plusieurs semaines, gardent le pouce dans leur main pour garantir le fonctionnement, mais pas plus, sur le site de la centrale. Un millier de personnes étaient rassemblées aujourd’hui devant le site, 24 heures après la visite du président Macron chez AstraZeneca à quelques kilomètres de là, bien accueilli, lui aussi, mais pas de la même façon. Quelques avocats avaient constitué un comité d’accueil vite disloqué par la police qui avait interpellé l’un d’entre eux. Après dix minutes de garde à vue, ce dernier a été relâché.

Philippe Martinez a renouvelé la nécessité de l’unité et du rassemblement. « Je souhaite que le gouvernement entende les salariés en grève contre cette réforme injuste  » a déclaré notamment le responsable syndical. Un mois et demi après le début de la grève, d’autres formes de mobilisation se mettent en place. Jeudi, de nombreuses retraites au flambeau ont été organisées dans la région. Histoire de mettre en lumière l’iniquité du projet de réforme. Et de montrer une détermination intacte, malgré les violences, les intimidations et les campagnes mensongères des médias nationaux. Le préfet s’est dépêché de les interdire par arrêté à Seclin et Lille.

14 centrales bloquées

Pour Nicolas Dessertenne, secrétaire du syndicat CGT de la centrale EDF de Gravelines, les agents sont à 50 % en grève. Sur les 2 500 à 3 000 qui transitent sur le site habituellement, moins de 350 y circulent actuellement et uniquement pour les raisons techniques de maintenance, de sécurité ou d’astreinte. Un filtrage est aux portes de la centrale depuis mardi, et les électriciens sont dans l’action depuis le 5 décembre en intersyndicale avec FO. La CFC-CGC appelle à la mobilisation sur les grandes journées d’actions. « Le 5, on a bloqué le port et le dépôt pétrolier. Ici on ne bougera plus tant que nous n’aurons pas eu de réponse » rappelle le secrétaire du syndicat. « On parle beaucoup des coupures, mais les agents remettent aussi en service des abonnés coupés ou les passent en heures creuses. » C’est moins spectaculaire et moins visible effectivement, tout comme la solidarité avec les sous-traitants, tous concernés par la réforme des retraites.

14 sites nucléaires sont désormais bloqués de la même manière avec un barrage filtrant, dont Paluel et Penly dans les Hauts-de-France. Les salariés décideront des suites du mouvement. En attendant, ils espèrent bien que les autres professions s’en mêlent. La retraite, tout le monde est concerné.

par Franck Jakubek

par Franck Jakubek