Que le président Macron se le dise, celles et ceux qui se battent pour leurs droits ne sont pas des factieux que la police peut se permettre de réprimer. Les manifestations de jeudi l’ont clairement montré. Un public diversifié, motivé et avec encore des « primo manifestants » et de nombreux jeunes. Cela n’a pas empêché la police de charger et de gazer en s’en prenant particulièrement, à la Lille, à la CGT en tête de cortège avant de généraliser ses tirs. Cela n’a pas empêché les opposants à la loi de dénoncer le passage en force du texte. La question de la démocratie revient souvent. « La foule et le peuple, on va te rappeler ce que c’est la démocratie ! » a-t-on entendu. Ou encore : « Pour une démocratie sans borne », « Puisqu’on vous dit que ça ne marche pas. Démocratie not found. Macron imposteur, retire ta loi et casse toi ! »
L’utilisation abusive du 49.3, le rejet des motions de censure, la répression policière et l’intervention télévisée d’Emmanuel Macron ont profondément attisé la colère et la détermination des Français. En tout cas, à la veille de la mobilisation de ce jeudi 23 mars, tous les acteurs syndicaux du mouvement social, les associations et les élus de gauche appelaient et attendaient des rassemblements très massifs. Les blocages constatés, les nombreux rassemblements et manifestations spontanés qui ont lieu depuis une semaine vont en ce sens. Jeudi, les manifestants clamaient leur légitimité et fustigeaient le président des riches. Ils appelaient aussi à un référendum.
C’est aussi ce qu’ont fait 252 parlement aires de gauche qui réclament l’organisation d’un référendum d’initiative partagée. La demande a été déposée auprès du Conseil constitutionnel. Certes, cette procédure est longue. Le Conseil constitutionnel doit vérifier la recevabilité de la demande. Si la réponse est positive, il faudra recueillir, dans un délai de neuf mois, le soutien de 10 % au moins du corps électoral, soit 4,87 millions d’électeurs. Il semble toutefois que, même si le Conseil constitutionnel permet le lancement de la procédure, il n’est pas acquis que l’application de la loi soit suspendue durant les neuf mois suivants. Par conséquent, la seule arme qui reste pour l’instant n’est autre que la mobilisation populaire.