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Coté syndicats

Face au président « expert-sachant », l’union des salariés syndiqués ne faiblit pas

par Mourad Guichard
Publié le 24 mars 2023 à 15:09

Chez les syndicalistes des Hauts-de-France, le plan d’apaisement d’Emmanuel Macron n’a pas fait que des heureux. « Au-delà d’avoir menti sur le fait que notre syndicat n’avait fait aucune contre-proposition sur les retraites, j’ai trouvé le président de la République méprisant à l’égard des travailleuses et des travailleurs », dénonce Nathalie Cagny, responsable de la CFDT pour la Somme. « Ce comportement ne peut pas passer et ne passera pas. » Mathias Wattelle, son homologue CGT pour Lille et ses environs, est tout aussi critique. « Deux mots me viennent à l’esprit : le mépris et le dédain », assure-t-il. « Macron a clairement choisi son camp. Celui de l’argent et du capital. Il continue de taper sur les petites gens et de faire des cadeaux aux entreprises. » Pour Guillaume Hily, secrétaire départemental du syndicat FSU de l’Aisne, le problème est aussi démocratique. « Il y a quelque chose qui n’est pas entendable dans son discours », exprime-t-il. « On n’utilise pas le 49.3 pour museler l’Assemblée nationale comme il l’a fait. Il s’adresse aux Français avec mépris. Cherchant à les opposer les uns aux autres, les travailleurs et les privés d’emplois. » Nationalement, ce plan comm’ ne passe pas non plus. Philippe Martinez, le leader de la CGT, a fustigé « un président de la République qui est un sachant, un expert et qui fait la leçon à tout le monde  » alors « qu’il ne vit pas dans le même monde que nous  ». Laurent Berger, son homologue de la CFDT a, pour sa part, dénoncé le fait que les syndicats ne seraient pas force de proposition. « C’est factuellement faux », a-t-il tancé, assurant que son organisation « a proposé un compromis » sous la forme d’une autre réforme. Une position partagée par Frédéric Souillot, son homologue de FO qui n’en revient pas de la comparaison faite par le président. « Comparer avec les États-Unis ou le Brésil, les factieux, les factions, la foule et le reste, c’est inadmissible. Il n’a convaincu personne sur son projet de réforme, ni les syndicats, ni les travailleurs et encore moins les partis politiques. » Et de conclure, sèchement : « S’il s’adresse à nous comme cela, il aurait mieux fait de se taire. »

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