DR

Mouvement du 7 mars : Paroles de femmes

Publié le 3 mars 2023 à 16:21

Lorena Valencia, étudiante en sociologie et histoire à Lille

Je suis engagée dans la lutte contre la réforme des retraites, car il ne s’agit pas d’une lutte entre générations, mais d’une lutte entre classes. En lançant leur réforme, ils attaquent la société des travailleurs. Et dans celle-ci, ce sont les jeunes et les femmes qui vont le plus souffrir. Ce sont les femmes qui subissent le plus les emplois à temps partiel. Ce sont elles qui s’arrêtent de travailler quand le couple a un enfant. Ce sont aussi les femmes qui subissent l’écart de pension de retraite parce qu’elle ont eu des carrières hachées et qu’elles n’ont pas pu accéder à des postes à responsabilité souvent occupés par des hommes. Même si des étudiants sont encore défaitistes, je suis confiante dans la suite des actions qui passera aussi par la grève féministe du 8 mars.

Lire aussi : « Mouvement du 7 mars : Une loi qui met les femmes en première ligne pour trinquer »

© DR

Sylvie Aubin, Aide médicopsychologique à Marquillies (Nord)

Même si je ne suis pas syndiquée, j’ai participé aux dernières manifestations contre la réforme des retraites et je serai en grève le 7 mars. Nos horaires et nos conditions de travail sont rudes et nous sommes en mouvement permanent et décalé avec des vacations tardives, d’autres le week-end. L’accompagnement sur la durée, parfois dix heures d’affilée, des personnes en situation de handicap mental est éprouvant et, l’âge avançant, on a moins de patience et on résiste mal à la fatigue. Et je ne parle pas de mes collègues qui travaillent en Ehpad et qui doivent littéralement porter les malades, les laver, les changer. J’espère vivement que le gouvernement va faire machine arrière.

© DR

Emmanuelle Jourdan-Chartier, Présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Lille

La LDH Lille est présente dans toutes les manifestations depuis le début du mouvement. Ce projet de loi est un énième recul des droits économiques et sociaux. On est particulièrement sensible à l’impact de cette régression sociale alors que la situation dans le monde du travail est déjà dégradée. Les femmes, souvent employées à temps partiel, doivent à la fois faire face à un plafond de verre et à un écart salarial de 25 % en moins par rapport aux hommes. En plus, en moyenne, elles partent plus tard à la retraite et donc travaillent plus longtemps. Ce projet de loi est un brutal retour en arrière sur des décennies de combat. C’est une régression considérable, c’est un scandale. Je suis à la LDH car je suis féministe et la LDH défend l’indivisibilité des droits.