L'UFAL à Lille

Programme complet de l’Université Populaire Laïque

par Franck Jakubek
Publié le 10 mai 2019 à 12:09 Mise à jour le 13 mai 2019

En 2019, l’Université Populaire Laïque (UPL) de l’UFAL s’installe à Lille. Du 30 mai au 2 juin, l’UFAL invite ses adhérents et ses sympathisants à 3 journées bien remplies de travail militant, de convivialité et d’échanges. L’UFAL fêtera également ses 30 ans d’existence. Le programme des conférences verra alterner des responsables de l’UFAL et des invités. Une large place sera faite aux échanges sur les principaux thèmes de son activité : Famille, Laïcité, Santé-Protection sociale, Féminisme, École, Développement écologique et social, Jeunesse, Logement.

Jeudi 30 mai - Maison Stéphane Hessel

• 14h – 17h : accueil des participants

• 17H – 19h plénière 1 : Réforme des retraites, la mère de toutes les batailles sociales par Olivier Nobile. Le gouvernement Macron a entrepris la plus importante et la plus cohérente remise en cause du modèle social français hérité du Conseil National de la Résistance : réforme du code du Travail, suppression progressive de la cotisation sociale, CICE, prime d’activité, durcissement de l’assurance chômage … La réforme des retraites annoncée pour la fin 2019 est le point d’orgue de ce projet néo-libéral imposé par les traités de l’Union européenne et souhaité par le MEDEF.

• 19 h : inauguration de l’UPL

• 21 h conférence : Marx et l’écologie par Henri Pena-Ruiz. Philosophe et écrivain, Henri Pena-Ruiz a consacré ses travaux aux différents registres de l’émancipation humaine. Il a publié, entre autres, des ouvrages sur la laïcité, la solidarité, et la pensée de Marx.

Vendredi 31 mai - Maison Stéphane Hessel

• 9 h – 10 h 30 plénière 2 : École du patronat ou école de la République  ? avec Marie Perret (UFAL) et Damien Pernet, Secrétaire général de l’UFAL. Les réformes en cours dans l’éducation nationale, tant dans les filières générales que professionnelles, ont-elles une cohérence ? Sont-elles à même d’accomplir les idéaux républicains ou se cantonnent-elles à une vision gestionnaire et utilitariste de l’école ? • 11h – 12 h 30 table ronde 1 : Pourquoi militer dans le mouvement familial ? avec Christian Gaudray Président de l’UFAL, Michel Canet, Vice-Président et Nicolas Gavrilenko, Trésorier. Dans les milieux progressistes, « la famille » n’a pas bonne presse. Pourtant, 79 % de la population vit en famille (au sens de l’Insee) et 56 % dans une famille avec enfants. C’est donc un fait social qui ne peut pas être ignoré et laissé à la seule préoccupation des adorateurs de la famille traditionnelle. La branche famille de la Sécurité sociale redistribue près de 40 milliards d’€ de prestations qui contribuent à compenser les charges d’enfants et à réduire les inégalités sociales. Militer dans le mouvement familial est donc un engagement social indispensable à la défense des intérêts et à la satisfaction des besoins des familles, de toutes les familles. Nous verrons ce que cela implique et comment un militant de la République laïque et sociale peut aussi être un militant familial.

• 14h – 16 h 30 plénière 3 : Les convictions laïques avec Catherine Kintzler, philosophe spécialiste de la laïcité, Luc Pirson, Président de la fédération de parents d’élèves de l’enseignement officiel (public) belge , Philippe Foussier, ancien Grand maître du Grand Orient de France et Charles Arambourou (UFAL). «  La laïcité n’est pas une conviction, mais la liberté d’en avoir une »  : formule trop rapide, car elle s’entend seulement de la laïcité de la République. Or avant d’être des lois, la laïcité fut une idée, qui nous vient de la Révolution, puis a marqué les luttes des Républicains depuis 1850. La laïcité de l’école publique en 1882, puis de la République en 1905, consacrées par la Constitution en 1946, ne sont que la traduction juridique d’un long combat de la société civile. La laïcité n’est pas un monopole d’Etat !

• 17h – 18 h 30 table ronde 2 : Le militantisme laïque aujourd’hui avec Martine Cerf de EGALE (Égalité-Laïcité-Europe), Jean-Pierre Sakoun du CLR (Comité Laïcité République) et Jean Javanni du Grand Orient de France. Des responsables de grandes organisations laïques sont réunis pour faire un état des lieux du militantisme laïque en 2019. Le temps des grandes manifestations laïques comme celle de 1994 semble révolu, et à celui des combats comme celui qui a permis d’aboutir à la loi du 15 mars 2004 sur les signes religieux à l’école s’est substituée une pratique essentiellement défensive. Le mouvement laïque est éclaté en de nombreuses organisations qui peinent à se rassembler pour faire front aux offensives politico-religieuses et lutter contre les dérives identitaires. Alors que signifie être un militant laïque en 2019 ? Au-delà de cette question, il faut aussi interroger les nouvelles formes de militantisme et réfléchir ensemble aux modalités stratégiques pour parvenir à des actions unitaires.

• 21h30 : concert de Mittel Orchestra. Le quartet nancéien propose un répertoire envoûtant à base de compositions originales et d’une réécriture inédite des standards Klezmer.

Samedi 1er juin - Espace Marx

• 9 h – 10 h 30 table ronde 3 : Peut-on sauver le mutualisme ? avec Pierre Zilber président de MUTUALE et Nicolas Pomiès (UFAL 59). La libre association des travailleurs en caisses mutuelles pour prendre en charge les risques liés à la santé ou la vie a donné naissance aux mouvements mutualistes. Connaissant son apogée avant la seconde guerre mondiale, la Mutualité devait à partir de 1945 laisser l’assurance santé à la Sécurité Sociale pour ne se consacrer qu’à la création d’offres de soins. Or en ce début de XXI siècle, la Mutualité semble avoir été vidée de cette mission pour ne n’être plus qu’un acteur de complémentaire santé parmi d’autres qui recule chaque année sur le marché qu’est devenue la santé.

• 11 h – 12 h 30 plénière 4 : Économie sociale et solidaire ou social business ? avec Caroline Besse (PCF) et Vincent Lemaitre (UFAL 59). Entre l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), mouvement alternatif au système capitaliste, et le social business, la différence est grande. Qu’est-ce que l’ESS ? En quoi est-elle une force libératrice partant des individus et pour les individus ? Qu’est que le social business ? Est-il encore de l’ESS ? Ashoka est l’ONG pionnière du social business qui vise à transformer la société en profondeur pour que tout le monde devienne «  acteur de changement  ». Mais quel changement ? Le sien, en toute liberté de conscience, ou celui dont le capital a besoin ? En quoi Ashoka et le social business sont-ils dangereux ? Quelle est leur « force d’impact » ? Permettraient-ils l’avènement d’une société post humaniste ?

• 14 h – 16 h 30 table ronde 4 : L’émancipation féminine au défi de la précarité avec Stéphanie Rameau, Présidente de Ni Putes Ni Soumises, Maeva Jego de Gynéco sans Frontières, Soad Baba Aïssa de Femmes Solidaires et Monique Vézinet (UFAL 92). Le discours sur l’émancipation féminine, axé sur les processus mentaux – surmonter les stéréotypes et les dogmes, acquérir la confiance en soi, les savoirs et les aptitudes nécessaires à l’esprit critique… -, néglige parfois les conditions matérielles de la possibilité de l’autonomie. En s’appuyant sur des témoignages locaux, la table ronde questionnera la précarité comme facteur aggravant de la domination des corps et des esprits, qu’il s’agisse de femmes/filles migrantes ou non. On évoquera ainsi les violences spécifiques des réseaux de passage ou des camps, mais aussi des quartiers populaires. Quant aux actions auxquelles l’UFAL s’associe, le débat s’ouvrira en lien avec la laïcité sur la nécessité d’un continuum entre l’éducation nationale et l’éducation populaire.

• 17 h à 18 h 30 ateliers partage d’expériences : développement, action sociale, représentations.

• 21 h 30 : Venez fêter les 30 ans de l’UFAL ! Banquet républicain, avec animation musicale par Guy Lee de Collective Mind. Créé durant l’été 2015, Collective Mind se veut être un collectif éclectique d’artistes, désireux d’allier leurs réflexions et leurs compétences au service de la culture locale. Guy Lee a grandi dans un univers empli d’art, d’histoire, bercé dans son enfance par des chanteurs à textes engagés comme Ferré ou Moustaki aussi bien que par le jazz classique, la samba, le chacha, le mambo, le merengue, la salsa, le tango et aussi le rock progressif.

Les conférences auront lieu à la Maison Stéphane Hessel le jeudi après-midi et le vendredi toute la journée et, à l’Espace Marx, le samedi et le dimanche. Maison Stéphane Hessel, 235 boulevard Pain Painlevé, 59000 Lille. Espace Marx, 6 bis rue Roger Salengro, 59800 Lille Accès gratuit à tous les débats. Infos : contact chez ufal.org Inscription : www.ufal.org/universite-populaire-laique-2019