Ils étaient 150 000 qui, ce mardi 5 octobre en France, ont marché pour la journée d’action interprofessionnelle. À Lille, à Dunkerque, à Valenciennes, etc., ils étaient au rendez-vous. Au total, 200 manifestations ont été recensées. Les salariés, chômeurs, retraités et étudiants ont notamment revendiqué l’urgence de remettre les questions sociales au cœur du débat. L’intersyndicale était composée de la CGT, FO, la FSU, Solidaires, l’Unef, la FDL, l’UNL, la MNL. Le secrétaire national de la CGT se réjouit que les syndicats aient su « mettre la question salariale au cœur du débat ». Cette mobilisation, qui s’ajoute à celle, plus spécifique, des retraités le 1er octobre ne peut laisser les organisations dupes vis-à-vis des annonces gouvernementales. C’est le cas pour les hausses de salaires dans l’hôtellerie, la question des pourboires défiscalisés dans la restauration, le « geste » (150 euros) fait en direction des sages-femmes. Ces dernières avaient d’ailleurs lancé un mouvement de grève ce jeudi 7 octobre, dénonçant à la fois leur épuisement et le manque de reconnaissance qui leur est témoigné. Parmi les autres dossiers brûlants : celui des retraites dont les candidats à la présidentielle sont en train de se saisir (la droite prônant un allongement de la durée de travail jusqu’à 65 ans, voire 67 ans). Et puis bien sûr la réforme de l’assurance chômage qui lèse de nombreux demandeurs d’emploi avec le soupçon, à peine avoué, qu’ils se complaisent dans leur situation. Sans oublier le revirement du gouvernement sur son projet de revenu d’engagement pour les jeunes. Seul un tiers de ces derniers pourrait en bénéficier. Autant d’ingrédients qui font chauffer la marmite du mouvement social.
