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Contre vent, marée et mépris, ils résistent aux « 64 ans »...

par Philippe Allienne
Publié le 17 mars 2023 à 15:33

Mercredi dernier plus, d’1,8 million de personnes ont à nouveau arpenté les rues des villes de France. Amiens, Calais, Lille, Boulogne, etc. n’étaient pas en reste. L’unité syndicale reste solide. De nombreux sites de production font l’objet d’actions de protestation contre la réforme des retraites. Selon l’institut de sondage Elabe, 68 % des Français et trois actifs sur quatre continuent à se déclarer opposés à la réforme. Pour le maire de Montataire (Oise), Jean-Pierre Bosino, cette réforme choisit ses victimes parmi ceux qui exercent les métiers les plus pénibles.

À l’heure où nous bouclons cette édition, il est bien difficile de prévoir comment vont voter les députés. Le texte définitif sur lequel s’est mise d’accord la Commission mixte paritaire (CMP) ce 15 mars était soumis le lendemain matin au Sénat puis, dans l’après-midi à l’Assemblée nationale. C’est à cette étape que le vote des députés Les Républicains (très partagés) sera décisif sur le sort de ce projet de 20 articles. L’ombre du 49.3, que le gouvernement dit vouloir éviter, n’était pas levée ce jeudi à midi. En dépit du positionnement ferme de l’intersyndicale et de la rue, la CMP a bien inclus dans le texte définitif l’article 7 qui consacre le report à 64 ans de l’âge légal de départ en retraite. La réforme doit s’appliquer à raison d’un trimestre supplémentaire par génération. D’ici à 2027, il faudra aussi avoir cotisé 172 trimestres (43 années) pour percevoir une retraite à taux plein. Les autres points du texte portent notamment sur le dispositif « carrières longues » qui prévoit un départ à 63 ans pour celles et ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. Concernant les régimes spéciaux, ils disparaîtront progressivement. Seule concession : la « clause du grand-père » est maintenue. La mesure ne s’appliquera donc qu’aux nouveaux embauchés.

Des députés interpellés

À la veille de l’examen par les sénateurs et les députés, le maire de Montataire, Jean- Pierre Bosino, s’est adressé aux parlementaires LR et Renaissance de l’Oise. Au nom des élus communistes de ce département, il leur demandait de ne pas voter le texte. Il rappelle que les métiers dits « de première et seconde lignes » seront les premières victimes : caissières, infirmières, auxiliaires de vie, livreurs, etc.

7 C’est l’écart d’espérance de vie entre un cadre et un ouvrier. À 62 ans, 25 % des plus pauvres sont déjà morts. 20 000 Selon le ministre du Travail, c’est le nombre de nouveaux retraités qui pourraient toucher une pension minimale de 1 200 euros brut après la réforme. Il parlait du double mi-février. 12 En milliards d’euros annuel, c’est la fortune des 42 milliardaires français. Une taxe de 2 % permettrait de financer les retraites et rendrait la réforme inutile.

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Hauts-de-France Oise