Dominique Watrin était dernièrement sur le marché d’Harnes. DR
Retraites

Avec Dominique Watrin dans le rôle du croupier, le sort de la réforme se joue à la roulette

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 17 février 2023 à 12:34 Mise à jour le 21 février 2023

Sénateur de 2011 à 2018 et membre de la commission des affaires sociales, Dominique Watrin connaît le sujet des retraites sur le bout des doigts. Il l’explique à sa manière.

Quand la Fédération PCF du Pas-de-Calais lui a proposé d’animer des conférences autour de la réforme des retraites, Dominique Watrin a pensé que le meilleur moyen d’aborder ce dossier complexe était de le faire de façon ludique. C’est ainsi qu’est née l’idée d’en débattre en jouant à la roulette ! Aux 36 cases de ce jeu de hasard correspondent 36 numéros et autant de questions auxquelles les participants sont invités à répondre. « Ce jeu permet de dénoncer les mensonges grotesques de Macron et de Borne, de bien comprendre les enjeux financiers de cette contre-réforme et d’ouvrir ainsi des pistes de réflexion en faveur d’une orientation progressiste », analyse Dominique Watrin. Ce dernier a déjà sorti sa roulette une petite vingtaine de fois sur les marchés du Bassin minier ou à l’occasion de causeries organisées par les sections du PCF comme ce mardi à Boulogne-sur-Mer.

Visibilité assurée

Sur celui d’Harnes dernièrement, la roulette a suscité la curiosité d’une cinquantaine de badauds. « C’est un moyen de rendre visible et plutôt sympathique la présence des communistes », sourit l’ancien sénateur. Celui-ci estime que les gens « ont tendance à sous-estimer la possibilité de financer des mesures progressistes sur les retraites et à surévaluer ce que leur assène le gouvernement. Quand celui-ci évoque un déficit de 12 milliards à l’horizon 2030 de notre système de retraite, je leur explique que la somme totale versée pour les retraites est aujourd’hui de 345 milliards ; ce qui relativise d’emblée cet hypothétique déficit. Mes interlocuteurs ignorent ces données. Ça leur fait comprendre que notre système nécessite peut-être un ajustement, mais pas une remise en cause du droit à une vie décente ». L’idée est surtout de créer les conditions d’un échange puisque les joueurs sont bien évidemment conviés « à donner leur avis ».

Projet de société

D’échanges, il en est beaucoup question lors des causeries qu’il anime au gré des sollicitations. Au fil des semaines, « j’ai adapté mes interventions en fonction de l’actualité mais aussi de la connaissance grandissante de ce dossier par les militants. Notre système de retraite, c’est l’un des fondements de notre société depuis la création du Conseil national de la Résistance. Les débats permettent d’aller au fond du sujet », analyse-t-il, le discours bien rôdé, tout en réactivité et parsemé de pointes d’humour.

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Pas-de-Calais