Les 34 projets lauréats du deuxième budget participatif initié par le Département de la Somme viennent d’être dévoilés. Ils vont pouvoir se partager un million d’euros dédiés, cette année, au thème de l’épanouissement des jeunes de 10 à 16 ans. Entre mars et avril 2023, ce ne sont pas moins de 10 000 votants qui ont départagés les différents projets. Parmi ceux-ci, le projet pédagogique de Sandra, une habitante du département. Son but est « de proposer à une soixantaine d’enfants de 12 à 13 ans, la découverte du monde scientifique à travers des ateliers multiples, dans un cadre différent du collège. » Une association propose de « sensibiliser les jeunes Samariens (habitants de la Somme, ndlr) aux différentes formes de handicap visibles ou invisibles » au travers de l’apport de chiens d’assistance à des personnes en situation de handicap visuel. Le collège Edouard Lucas, lui, propose le financement d’un poulailler pour les élèves de Segpa. « Nous voulons engager les élèves dans une démarche globale de valorisation des déchets et de préservation de la nature. » Les élèves pourront ainsi aller au contact des animaux et apprendre « à respecter le vivant et à comprendre les enjeux liés à l’environnement. »
78,4 C’est en années, l’espérance de vie pour les hommes, contre 84,6 pour les femmes. 20 millions Les personnes âgées de 60 ans et plus auront atteint ce niveau d’ici 2030. 60 C’est en pourcentage, la pro- portion de bénéficiaires de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) qui vivent à domicile.
« Le budget participatif est un exercice de participation citoyenne qui permet aux Samariens de proposer des projets d’intérêt général », rappelle le Département. « 145 projets ont été proposés par les habitants du 14 septembre au 21 novembre 2022. 65 ont été retenus par les services du Département (...) et soumis au vote des habitants. » Renseignements : jeparticipe.somme.fr
3 questions à Laurent Beuvain
Que pensez-vous du principe des budgets participatifs ? L’idée, en soi, nous la soutenons, naturellement. Mais on pourrait pousser la logique plus loin, comme cela se fait dans les villes communistes d’Ile-de France. Aide social, logement, collèges, transition écologique... Au moment des votes budgétaires, les habitants sont consultés sur les domaines qu’ils jugent prioritaires. L’idée n’est pas de quantifier les enveloppes allouées, mais d’indiquer aux élus ce que dans leur quotidien, ils jugent important.
L’initiative de la majorité départementale en la matière vous convient-elle ? S’il s’agit bien d’une avancée, je regrette que certains cantons aient été complètement absents de la liste des projets retenus, au profit d’autres où siègent de grosses structures associatives avec un nombre conséquent de membres. Résultat, ces derniers votent en masse et font gagner leur association. On a par ailleurs vu émerger beaucoup de projets de droit commun.
Ces projets n’auraient pas leur place ? C’est compliqué de refuser la végétalisation d’une cours d’école en séance plénière, proposition que nous avions formulée, et de l’accepter par le truchement du budget participatif. Nous sommes également opposés à tout financement d’établissement privé, surtout quand il s’agit du premier degré qui n’est pas une compétence du Département. Les écoles publiques ont suffisamment besoin de moyens.