Santé

Les urgences pédiatriques de Douai réduisent la voilure

Publié le 17 septembre 2021 à 14:26

La nouvelle est tombée très brutalement, ce samedi 11 septembre. Le centre hospitalier de Douai fait savoir que, à compter du 15 septembre, par manque de personnel, les urgences pédiatriques seront fermées la nuit, le weekend et les jours fériés.

La mesure indigne le député du Nord Alain Bruneel qui invite à un rassemblement public lundi 20 septembre, à 18 heures, devant l’hôpital. « Exigeons, dit-il, un accueil aux urgences pédiatriques 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. » Cette fermeture est censée être temporaire. Le centre hospitalier a indiqué une durée de deux mois, mais cela demeure très indicatif. Pour l’élu du Nord, « cette situation est inacceptable, les citoyens ont été nombreux à manifester leur incompréhension et partager leurs inquiétudes sur mes réseaux sociaux ».

La solution de l’établissement privée n’est pas satisfaisante

Actuellement, cinq enfants sont accueillis chaque jour dans ce service. En période hivernale, ils sont jusqu’à 80. Cela représente 19 000 enfants par an. « Il est urgent d’apporter des solutions pour rétablir une offre de soins globale nécessaire aux jeunes patients, quand on sait que le bassin du Douaisis est durement frappé par le chômage et les conséquences qui en découlent : précarité, mal logement... sources de pathologies graves », dit encore Alain Bruneel. « Notre service public est un joyau qui est aujourd’hui mis à mal. Il faut prendre cette problématique à bras le corps. Il faut donner des moyens humains et matériels aux soignants pour leur permettre de travailler dans de bonnes conditions et sécuriser la prise en charge des enfants. » S’il s’interdit de parler de « prise d’otage », le député n’admet pas la manière dont est ainsi traité le public. Il s’interroge sur les vraies raisons de cette décision. Discussions non abouties, question budgétaire ? L’agence régionale de santé (ARS) est jusqu’à présent silencieuse. Même chose pour la direction du centre hospitalier de Douai qui est pourtant responsable de ses effectifs. Ce qui risque d’arriver, durant cette période de restriction, est de voir les jeunes patients dirigés vers les établissements privés. Mais ces derniers ne sont pas forcément à même, faute de moyens, de diagnostiquer et de prendre réellement en charge. Dans ces cas-là, ils se tournent et renvoient vers… l’hôpital public. Le monde la santé est décidément de moins en moins compréhensible.