La maladie a eu raison de la volonté de Colette Dessaint. L’ancienne maire (PCF) de Masnières (Nord), près de Cambrai se battait depuis plusieurs années contre une longue maladie. Elle s’est éteinte samedi 3 août à l’âge de 76 ans. En 2016, elle avait démissionné de son mandat pour pouvoir combattre la maladie. La volonté de « maire courage » n’aura pas suffi. Elle avait gagné son surnom lors de sa grève de la faim en 2000 pour préserver l’emploi dans la verrerie de Masnières,
Elu la première fois en 1983 au conseil municipal, elle devient maire en 1989 après une triangulaire contre une partie de l’ancien conseil municipal et la droite. Durant ses quatre mandats et demi, la commune a gagné une école maternelle, une maison de retraite et une zone d’activités avec la création de 250 emplois. Colette Dessaint, maire honoraire de Masnières, a reçu en décembre 2017 les insignes d’officier de la Légion d’honneur des mains de Michel Lalande, préfet de la région Hauts-de-France et préfet du Nord.
"Maire courage"
Elle fut aussi conseillère régionale et présidente de la Communauté de commune de la Vacquerie, disparue désormais dans la fusion avec la communauté de communes de Cambrai avec la loi NOTRe. « C’est un moment un peu triste pour tous, même si l’issue était malheureusement prévisible [.... ] c’est un moment de sidération » déplore Francis Noblécourt, qui s’est fait élire à la tête du conseil municipal après le départ de Colette Dessaint en 2016. Attristé, Alexandre Basquin, maire PCF d’Avesnes-les-Aubert, l’est profondément, comme en témoigne le message qu’il nous a adressé.« Je connaissais Colette depuis de longues années bercées de militantisme et de recherche du bonheur commun, elle a toujours été une véritable source d’inspiration pour le militant, l’homme, et l’élu que je suis. Colette aimait et chérissait sa bonne ville de Masnières à laquelle elle sera liée pour l’éternité ; elle qui en a été la maire courage. C’était aussi une dame de cœur, toujours à l’écoute, défendant corps et âme les habitants de sa commune, de La Vacquerie et du Cambrésis. Au caractère bien trempé, elle n’en était pas moins terriblement attachante. Elle portait haut les valeurs d’humanisme, de tolérance, de respect, de travail, de fraternité et de solidarité. Des valeurs forgées notamment au contact des verriers. Elle ne supportait pas les injustices, se sacrifiant souvent pour la cause commune, à l’image de cette grève de la faim en 2000 et que tout le monde garde en mémoire. Ainsi, Colette était Masnières ; Masnières était Colette. N’ayons pas peur des mots, le Cambrésis perd une très grande dame. » Un hommage mérité pour une dame qui a toute sa vie défendue les valeurs humaines et sociales. Liberté-Hebdo adresse ses sincères condoléances à son époux et sa famille, ainsi qu’à ses proches.
La cérémonie religieuse aura lieu le mercredi 7 août 2019, à 15 heures, en l’église de Masnières, où l’on se réunira à partir de 14 h 30. L’inhumation aura lieu au cimetière communal. Dans l’attente de ses funérailles, Madame DESSAINT repose au 31 allée des Glycines à Masnières. La famille recevra les visites de 15 heures à 19 heures.
