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Communiqué

Publié le 26 juin 2023 à 00:29

Chère Lectrice, cher Lecteur,

Ces dernières années, nous vous avons alerté à maintes reprises des difficultés financières que connaissait notre journal Liberté-Hebdo, difficultés qui se sont accrues avec la pandémie de 2020/2021 qui ont nécessité le recours à un emprunt garanti par l’état puis une vaste campagne de souscription.

Malheureusement, cela s’est révélé insuffisant pour espérer pérenniser une situation financière stable : perte importante et continuelle du nombre d’abonnés qui s’est poursuivie et par conséquence, une perte sensible des annonces légales et des publicités.

Cette dramatique situation nous a amené à constater un important déficit comptable sur 2020, 2021, 2022. Ces pertes ont atteint la somme de 300.000 €

Nous avions déjà connu une telle situation en décembre 2021, et c’est à la fois grâce à un apport substantiel de trésorerie d’un nouvel associé du journal qui a permis de régler une grande partie de ses dettes et entreprendre en même temps un vaste chantier de relance du titre.

Cette relance qui a nécessité un nouvel apport de fonds s’est accompagnée d’une nouvelle maquette et d’un contenu enrichi reposant sur les valeurs fondatrices animant les créateurs de Liberté, donnant la parole aux acteurs du mouvement social et s’adressant aux forces vives des Hauts de France.

Cela s’est traduit par une couverture éditoriale de la longue bataille contre la réforme des retraites à 64 ans. Un des points forts aura été avec l’interview de Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT, l’appel du 1er mai lancé par Liberté-Hebdo. Il a rassemblé, sous sa bannière l’ensemble des responsables syndicaux de l’intersyndicale des Hauts de France, les cinq secrétaires fédéraux du PCF aux cotés desquels on a trouvé les principales personnalités de la Gauche démocratique et des progressistes régionaux. Les pairs du journal peuvent être fiers de leur volonté inébranlable de rassembler en faveur de la lutte contre les injustices et pour le progrès, se soit exprimée et manifestée.

Cette nouvelle formule de Liberté-Hebdo nous a permis d’enrayer la chute permanente des abonnés et d’inverser la tendance. Ainsi, nous avons gagné 12 % d’abonnés spontanés auxquels il faudrait ajouter les 800 lecteurs qui ont acheté notre numéro du 1er mai vendu à la criée par des militants sur quelques parcours des manifestations.

Ces résultats étaient encourageants. Mais, Hélas, ils sont économiquement très insuffisants. Nous n’avons pas la fortune des milliardaires qui détiennent l’essentiel des médias français. Le prix à payer est, pour nous, trop élevé pour espérer retrouver, dans un temps raisonnable, l’indispensable équilibre économique. Il faudrait des nouveaux investissements très importants pour éponger les énormes dettes du passé et engager une promotion conséquente. Nous butons sur ces obstacles. Nous ne sommes plus en mesure de faire face aux règlements à venir des salaires, ni aux prestations des fournisseurs (imprimeurs, etc ….)

Malheureusement, les difficultés financières se sont trouvées renforcées par une injuste campagne contre Liberté-Hebdo.

Certains, qui des années, ont collaboré à notre titre sans faire la moindre remarque à la direction de rédaction ou de l’entreprise ont découvert d’un coup des problèmes.

Brutalement, Liberté-Hebdo est devenu, à leurs yeux, une machine à exploiter ses collaborateurs. Qui peut le croire ?

J’observe que c’est sous la signature d’un syndicat reconnu et estimé que des informations fausses sont divulguées. Ainsi, il est dit que notre titre aurait connu une grève historique pour le 1er mai. Vraiment. Vous devez savoir que l’équipe permanente, rédacteur en chef, secrétaire de rédaction, rédacteurs a travaillé on ne peut plus normalement. D’ailleurs, vous avez reçu les éditions visées tout aussi normalement. Les auteurs ont donc inventé, en quelque sorte la grève sans gréviste. Pourquoi ?

J’ajoute que les journalistes permanents de notre titre, parmi lesquels figurent des adhérents au syndicat invoqué (le SNJ CGT) m’ont informé qu’ils étaient scandalisés d’être tenus volontairement et systématiquement à l’écart d’initiatives qui concernent leur outil de travail. A aucun moment, ils n’ont été interrogés ou sollicités sur des déclarations, pétitions diffusées au nom de leur syndicat dont ils sont membres.

De telles choses doivent interpeller chacune et chacun d’entre vous sur les mobiles réels qui animent les auteurs de cette campagne. J’oserais presque dire : à qui profitent ces faits, certainement pas au journal. La campagne orchestrée contre le journal aura jeté le trouble néfaste notamment pour le recrutement de nouveaux abonnés.

Au chapitre de cette campagne circule une pétition.org, présentant le président du journal comme le pire patron du MEDEF exploitant ses salariés.

Personnellement, je n’accepte pas d’être contrefait de cette façon, je n’ai ni chapeau haute forme, ni gros cigare à la bouche et surtout je n’ai aucune leçon à recevoir de ce dessinateur à qui durant toutes ces années j’ai accordé ma confiance pour son apport dans le journal.

Je discerne, dans la violence des attaques portées contre Liberté-Hebdo des desseins qui dépassent largement un désaccord économique opportunément mis à jour.

Aussi, c’est la mort dans l’âme que je suis contraint, en ma qualité de président de la SNLE Liberté-Hebdo, de déclarer, ce jour, notre journal en état de cessation de paiement et donc de procéder à son dépôt de bilan.

La disparition de notre journal Liberté-Hebdo va laisser un grand vide dans l’espace médiatique régional, d’abord pour les communistes eux-mêmes, mais aussi celles et ceux qui rêve à une société plus juste, plus humaine, plus fraternelle, qui rejettent l’installation préoccupante de l’extrême droite dans notre Région et qui sont très préoccupés par une guerre qui s’installe durablement aux portes de l’Europe.

Je suis personnellement très affecté par cette fin brutale de notre journal Liberté-Hebdo comme l’est toute l’équipe rédactionnelle et administrative qui n’a pas compté ses efforts pour tenter de redresser une situation qui s’est révélée économiquement insurmontable.

Je sais qu’un grand nombre d’abonnés le seront tout autant que moi.

Bien à vous,

Jean-Rémy VANDEVOORDE, Président de la SNLE Liberté-Hebdo