Rentrée offensive pour les communistes du Nord à Malo-les Bains

« Pour l'humain et la planète d'abord ! »

par FRANCK JAKUBEK
Publié le 30 août 2019 à 19:02 Mise à jour le 4 septembre 2019

« Après la victoire du Front populaire aux élections législatives de mai 1936, les accords de Matignon prévoient une augmentation des salaires, la fixation d’un salaire minimal, la reconnaissance du droit syndical, l’existence de conventions collectives et l’institution de délégués du personnel. Ces accords sont alors complétés par deux lois sociales historiques : la réduction du temps de travail à 40 heures et l’instauration d’un congé payé annuel de quatorze jours ». 600000 vacanciers en 1936, puis 1,8 million en 37, et l’essor des colonies de vacances, « le tourisme et les loisirs entrent dans la culture populaire. Partir en vacances devient un droit... ».

Un rappel historique qui rappelle également que tout a été gagné par la lutte et le rapport de forces. « En 1998[...] le droit aux vacances est reconnu comme un droit fondamental. » Ce qui n’est pas encore acquis malgré la volonté des communistes. « Force est de constater que de plus en plus de nos concitoyens n’ont pas ou plus les moyens de partir en vacances. C’est le cas de 50 % des ouvriers selon une enquête de l’Observatoire des inégalités en 2018 ! ». « Faire entrer dans la vie le droit aux vacances, c’est la raison d’être de cette journée de solidarité ! ».

« Faire entrer dans la vie le droit aux vacances, c’est la raison d’être de cette journée de solidarité »

 Depuis des mois, le gouvernement et ses soutiens mettent à bas notre système. Le dossier des retraites est le premier cheval de bataille à la rentrée a rappelé Karine Trottein. Mais aussi les hôpitaux, le système de santé, les services publics. « A cette heure plus de 200 services d’urgence sont en grève dans notre pays ».

Un moratoire sur les les fermetures de service et de lits, « ainsi que la création de 100000 emplois indispensables » est demandé via la pétition mis en œuvre par le député du Douaisis, Alain Bruneel. Avec pour objectif de réaliser un million de signatures. « Nous prenons au mot le Président de la République qui avait déclaré que si une pétition atteignait un million de signatures, elle pourrait servir de base à une proposition de loi. Alors chiche Monsieur le Président. Notre santé est le bien le plus précieux et elle n’est pas à vendre ! Nous relevons le défi ! ». 

Idem pour les Aéroports de Paris. Tout en soulignant le saccage dont a été l’objet l’ensemble des services publics, des bureaux de poste aux lignes de chemins de fer, la secrétaire départemental dénonce le préjudice pour l’État que représenterait cette vente : « ADP, c’est 4,5 milliards de chiffre d’affaires, 173 millions d’euros de dividendes versés à l’État en 2018, 6600 hectares de fonciers et la première frontière de France. C’est une poule aux œufs d’or que le gouvernement et les parlementaires qui ont voté pour cette privatisation veulent livrer aux grands groupes privés comme Suez ou Vinci » ! A l’instar de ce qui s’est produit pour les autoroutes avec pour résultat « 20 % d’augmentation des tarifs pour les usagers en 10 ans et 5 milliards d’euros de bénéfices pour les actionnaires depuis 2005 ! ».  « Il nous faut 4,7 millions de signatures pour le RIP, plus de 660000 ont été recueillis. Il reste sept mois pour y parvenir » encourage Karine Trottein.

 Sur les retraites, même si le projet gouvernemental n’est pas encore réellement sur la table, « ce n’est la retraite à point qu’il faut entendre, c’est la retraite en moins, la retraite plus loin ! ».   « La mise en place d’un système par point en Suède a entraîné une baisse de 30 % des pensions » prévient-elle, en fustigeant la modification de l’âge de départ à la retraite, à 64 ans sous peine de décote. « Ce projet est une bombe sociale à retardement. Une injustice pour les retraités vivant dans la pauvreté et une absurdité quand tant de jeunes ou de seniors sont privés d’emplois ».

Une bombe à retardement

  « Nous voulons une réforme dans le sens du progrès social, de l’égalité et de la justice. Nous ne sommes pas dans le statu quo[...] Le système a besoin de financement ». Et de l’argent, il y en a : « Un prélèvement sur les revenus financiers des entreprises et des banques rapporterait 34 milliards d’euros à la branche vieillesse de la sécurité sociale. Nos propositions précises et chiffrées pourraient réunir 70 à 90 milliards de ressources supplémentaires ».

Une manne qui financerait « une retraite pleine et entière dès 60 ans, avec une pension équivalente, a minima, à 75 % du meilleur revenu d’activité, pas de pension inférieure au SMIC ». Des propositions offensives, en lien avec la mobilisation en cours, notamment pour le 24 septembre.

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