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Lille

Les sans-papiers interpellent le préfet sur les régularisations

par Philippe Allienne
Publié le 19 mai 2022 à 22:58

Au terme d’une nuit blanche passée place de la République de Lille, pour informer et sensibiliser sur leur situation, le Comité des sans-papiers 59 a mené une action, jeudi 19 mai, devant les grilles du service des naturalisation de la préfecture du Nord, rue Jean-Sans-Peur.

Ce n’est pas la première fois que le CSP 59 organise ce type de manifestation nocturne, soutenue par la Fédération communiste du Nord qui lui ouvre ses locaux à proximité. Dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 mai, ses membres et militants ont installé pour la quatrième fois un abri place de la République, face à la préfecture du Nord, et ont affiché une partie de leurs revendications. Sur une pancarte on pouvait lire : « Monsieur le Préfet, il faut un peu d’humanisme dans l’étude de dossiers de la Codrese. » Ou sur une autre : « Reportée, on veut des résultats. » La Codrese, c’est la Commission consultative départementale de réexamen des situations administratives des étrangers. En principe, elle se réunit une fois par trimestre et traite cinq dossiers. Sauf que la situation sanitaire n’a pas permis aux réunions de se tenir normalement. La prochaine est prévue pour le 17 juin. Mais il s’avère que, faute de réexamen de dossiers, de nombreux étrangers non régularisés ont perdu de nombreux droits. Certains ont perdu leur emploi alors qu’ils ont le droit de travailler. « Et la situation est de plus en plus préoccupante », explique Roland Fodé Diagne, porte-parole du CSP 59. Après l’annulation de la Codrese de novembre 2021, les sans-papiers se sont rendus à trois reprises à Tourcoing, la ville du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ils ont manifesté devant l’hôtel de ville. « En février, nous avons déposé un courrier contenant nos revendications », dit le porte-parole. « Le 21 avril, à la veille du second tour de l’élection présidentielle, nous avons reçu une lettre du cabinet du ministre nous informant que ce dernier a demandé au préfet d’étudier notre demande avec attention. » Autre préoccupation, ajoute une militante, la fin des queues au guichet, au profit du traitement des demandes par internet, ne facilite pas forcément les choses. Les représentants du CSP 59 aimeraient rencontrer le préfet en personne. Ils souhaitent notamment que les réunions de la Codrese étudient non plus cinq dossiers, mais dix ou quinze afin de rattraper le retard. Ils souhaitent surtout davantage de régularisations. Il y a actuellement environ 700 dossiers de régularisation en suspens. En attendant, le CSP 59 manifeste chaque mercredi soir, place de la République.

Roland Fodé Diagne appelle à davantage de réexamens des dossiers.
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Les revendications s’affichent devant la préfecture.
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