À Roubaix

Des habitants manifestent contre les élus fraudeurs

par Alice Labro-Terrier
Publié le 22 octobre 2021 à 12:14

Pour dénoncer le détournement de fraude fiscale du maire et de deux adjoints, une centaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Roubaix le 21 octobre. C’est à l’appel de la France insoumise que diverses organisations de gauche ont souhaité manifester leur colère à l’occasion de la réunion du conseil municipal du jour, première depuis le procès. Ils demandent la démission des élus concernés. Un mot d’ordre : « Guillaume Delbar, démission. » Le maire de Roubaix, proche d’En Marche, ex-Républicain, a été jugé pour faits d’escroquerie en bande organisée. Le tribunal correctionnel de Lille requiert à son encontre dix-huit mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende ainsi qu’une peine d’inéligibilité de trois ans. Treize autres proches du maire sont également concernés par l’accusation de faits d’escroquerie en bande organisée, dont son premier adjoint Max-André Pick.

Roubaix, escroquée par ses élus

Il est reproché aux élus d’avoir détourné 200 000 euros, grâce à un système de défiscalisation fiscale frauduleux. Ils ont œuvré en faisant des dons à des micro-partis politiques, bénéficiant ainsi d’une réduction d’impôts, pour être par la suite remboursés par une société écran. Le groupe d’opposition a ainsi fait une déclaration lors du conseil municipal, expliquant ne pas pouvoir participer à ce conseil dans de telles conditions et remettant en cause la légitimité de l’assemblée. Après une intervention musclée de Karim Amrouni (divers gauche), l’opposition a quitté la salle. Max-André Pick, premier adjoint, s’est mis en retrait de ses responsabilités départementales et municipales. Karima Zouggagh, qui siégeait également au Département, s’est mise en retrait de ce mandat. Mais elle veut continue à siéger au conseil municipal où elle est 6e adjointe, en charge des appels d’offres pour la ville (elle est présidente de la commission), de la commande publique et des achats et de la lutte contre la pauvreté. Le conseiller délégué à la Coopération internationale, Pierre Pick (également poursuivi dans cette affaire) ne s’est pas, lui non plus mis en retrait. Pourtant, il est à noter que, lors de la séance de ce jeudi 21 octobre, ni ces deux adjoints, ni ce conseiller n’étaient présents. Le tribunal rendra sa décision le 2 décembre prochain.