À PSA Valenciennes.

Les salariés s’organisent en intersyndicale et demandent une revalorisation de la fiche de paie

par Nadia DAKI
Publié le 17 octobre 2022 à 12:07

Après une forte mobilisation des salariés sur le site de Hordain, un mouvement sur celui de Valenciennes et sur d’autres sites en France pour l’augmentation des salaires, une réunion avec la direction s’est tenue fin septembre au siège de PSA à Paris. Les syndicats parlent de mépris et annoncent intensifier leurs actions.

Sur le site de Hordain, les salariés étaient en grève depuis la mi-septembre. L’idée était de «  maintenir la pression jusque fin septembre, date à laquelle le CE central s’est réuni à Paris », précisait à Liberté Hebdo Franck Théry, secrétaire général CGT. Depuis, il qualifie cette rencontre avec la direction de « mépris ». « La direction ne bouge pas d’un euro pour notre pouvoir d’achat, ni sur le montant de la prime, ni sur notre pouvoir d’achat, continue-t-il. La colère gronde chez les salariés. »Mais face à la difficulté d’approvisionnement en puces électroniques, la direction a placé une partie des effectifs de Valenciennes en chômage partiel pendant une dizaine de jours. « La grève est pour l’instant suspendue, mais ce n’est que partie remise, précise Cédric Brun, secrétaire CGT chez PSA Valenciennes. Cela nous laisse le temps de nous organiser pour mettre encore plus la pression. »

Une prime de 1000 euros jugée insuffisante

Les NAO prévues en avril ont été avancées à décembre. Mais cela n’est pas suffisant pour les syndicalistes. « Les négociations sont avancées grâce à la grève menée par les salariés de Hordain. Ils ont été exemplaires. Ce sont eux qui ont ouvert la voie », explique Cédric Brun. Sur le site de Valenciennes, des débrayages de deux heures par poste sont organisés. «  La direction nous a annoncé une prime défiscalisée de 1000 euros alors qu’on lui a demandé d’aller jusqu’à 6000 euros et qu’on a également réclamé une augmentation de salaire de 400 euros. Cette annonce a créé un profond mécontentement chez les salariés surtout si l’on considère le résultat de PSA pour les six premiers mois de l’année, à savoir 8 milliards d’euros », ajoute Cédric Brun.

Une intersyndicale pour mobiliser en masse

Depuis le 10 octobre, la CGT, FO et la CFDT se sont constitués en intersyndicale à Valenciennes. « On doit choisir entre payer la cantine, payer l’essence ou payer les courses. Cela devient de plus en plus difficile. L’inflation est près de 7% alors qu’en début d’année, l’augmentation des salaires était d’à peine 2,8%  », met en perspective le secrétaire PSA à Valenciennes. Selon l’intersyndicale, au moment fort des revendications, fin septembre, 5 à 6000 salariés ont débrayé sur l’ensemble des sites français. Elle compte sur une mobilisation massive des salariés pour poursuivre le mouvement. « Les salariés sont inquiets pour leurs salaires mais aussi pour les retraites avec le projet de loi de réforme actuel. Nous, syndicats, sommes déterminés à mener nos revendications à terme. Il y a encore de la vapeur. On n’est pas là pour déconner. Si la direction n’est pas au rendez-vous, ça risque de faire mal  », déclarent les membres de l’intersyndicale dans une vidéo relayée sur les réseaux sociaux.