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39e Congrès

Thierry Aury à la tête du PCF de l’Oise

Une exigence de lucidité

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 23 décembre 2022 à 07:57 Mise à jour le 22 décembre 2022

Lors du conseil national (CN) réuni dans la perspective du 39e congrès du PCF, Thierry Aury s’est abstenu lors du vote sur la « base commune ». « Pas pleinement satisfait de certains aspects du texte », le secrétaire départemental de la Fédération de l’Oise du PCF s’en explique dans nos colonnes.

De retour du CN, Thierry Aury a réuni son conseil départemental avec la volonté d’encourager la discussion dans les sections. « Pour l’instant, le débat n’est pas vraiment engagé  », reconnaît-t-il. La Fédération se dit confrontée à un « sacré défi dans la mesure où nous avons de réelles difficultés à mobiliser les communistes, pas seulement dans la perspective du congrès, mais sur un plan général. Il est nécessaire d’avoir une appréciation lucide de l’état de notre organisation. Nous devons partir du réel d’autant que ces difficultés handicapent notre capacité d’actions au niveau souhaité  ».

Approfondir la réflexion

Pour Thierry Aury, il est hors de question de « se contenter de vœux pieux. Ecrire la nécessité de réactiver les cellules, c’est bien, mais aujourd’hui, c’est l’existence même de nos sections qui est questionnée. De même personne ne s’opposera au développement de notre activité au sein des entreprises, mais comment y parvenir dans un monde du travail éclaté, précarisé, ubérisé ? Ce sont ces questions qu’il faut approfondir ». Sur le bilan depuis 2018, le dirigeant fédéral pointe du doigt une « tendance à l’autosatisfaction  ». Parmi d’autres consultations électorales, il prend notamment l’exemple des récentes départementales. « On met en avant des gains de sièges comme dans les Hauts-de-France, mais on ne dit pas qu’ils ont été obtenus dans le cadre d’une union de la gauche dès le premier tour, alors que longtemps nous avions des candidats du PCF dans tous les cantons dès le départ. C’était la règle. Si nous avions poursuivi cette stratégie, nous aurions été éliminés dans beaucoup d’endroits. Il faut en avoir conscience », insiste Thierry Aury qui tout en se félicitant « de la très belle campagne de Jan Brossat aux Européennes » retient que le PCF «  n’a plus désormais de représentants au Parlement européen. Idem pour la présidentielle avec Fabien Roussel. Nous n’avons pas pu empêcher le duo de cauchemar du second tour entre Macron et Le Pen. Une analyse plus contradictoire de nos résultats, mais aussi des mécanismes électoraux est nécessaire ». Il demande aussi plus de clarté quant au positionnement du Parti vis-à-vis de la NUPES. «  J’ai le sentiment que nous soufflons le chaud et le froid. On ne sait pas très bien ce que pense le PCF de cette union. On est dans le flou. Il nous faut davantage réfléchir à cette question du rassemblement qui est une vraie aspiration à gauche. Il s’agit de cultiver tout ce qui donne de l’espoir aux gens », commente un homme tout autant soucieux « de ne pas sous-estimer l’extrême droite aux portes du pouvoir ».

Pour des échanges respectueux

Attaché à la définition qui est donné du communisme dans cette « base commune », Thierry Aury partage par ailleurs l’idée du « défi scientifique et politique au-delà du dépassement du capitalisme » que représente la crise écologique et climatique. À ses yeux, il est essentiel que chaque communiste s’approprie les documents de congrès dans la perspective « d’un débat contradictoire, respectueux et fraternel ».

  • La Fédération revendique « 900 adhérents dont la moitié à jour de leurs cotisations ». Ses places fortes ? Le Beauvaisis, le Clermontois, Mouy, Crépy-en-Valois, le nord du Compiégnois et surtout le bassin creillois (Montataire, Creil, Nogent…) « qui concentre la majorité de nos forces ». Le congrès départemental du PCF de l’Oise se déroulera les 25 et 26 mars à Nogent-sur-Oise.