Les parlementaires communistes vont saisir le président Macron © Nicolas Chéret
ARRAS

Des élus au front pour les collectivités

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 31 octobre 2022 à 11:51

Devant la préfecture, 80 élus ont récemment répondu à l’appel des parlementaires communistes du Pas-de-Calais et exigé de l’État un soutien financier en cette période d’hyper inflation.

À l’initiative de cette manifestation, le député Jean-Marc Tellier et la sénatrice Cathy Apourceau rappellent toute l’importance de se mobiliser « pour dire nos inquiétudes en tant qu’élus locaux ». Une bataille à mener tant sur le terrain qu’ «  au Parlement où est examiné en ce moment le projet de loi de finances 2023  ». Et Jean-Marc Tellier de demander au gouvernement de «  ne pas se contenter de demi-mesures, voire pire sombrer dans l’austérité, face à la crise et à la situation économique extrêmement difficile vécue par nos concitoyens et les collectivités ». À l’heure où «  les dépenses liées à l’énergie explosent et où l’inflation impacte fortement nos budgets, les dotations stagnent, et même diminuent pour certaines communes », s’indigne le maire d’Avion soutenu dans ce combat « transpartisan » par une centaine d’élus, tant ruraux qu’urbains. La suppression de la taxe d’habitation ou de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) amputent les budgets communaux. Quant aux appels du gouvernement aux collectivités locales « à faire attention à leurs dépenses, s’ils sont déconnectés de la réalité, posent la question du principe constitutionnel de la libre administration », s’inquiètent encore Jean-Marc Tellier et Cathy Apourceau. Autrement dit, ils menacent leur autonomie !

Pour un bouclier énergetique

Après avoir reçu une délégation, Jacques Billant, préfet du Pas-de-Calais, s’est défendu dans un communiqué. Il y évoque la «  hausse exceptionnelle de la dotation globale de fonctionnement (DGF) de 320 millions d’euros  » et la création d’un « fonds vert  » doté de 1,5 milliard d’euros « pour soutenir les projets des collectivités territoriales en faveur de la transition écologique ». Des aides jugées insuffisantes par les élus qui réclament «  l’indexation de la DGF sur l’inflation  ». Et le préfet de rappeler que «  la très grande majorité des communes du département bénéficient du tarif réglementé du gaz et de l’électricité et sont donc protégées par le bouclier tarifaire, qui limite la hausse du coût de l’énergie à 15 % ». Pas de quoi satisfaire les parlementaires qui demandent que ce bouclier s’applique «  à toutes les communes sans exception. Aujourd’hui, seules les plus petites en jouissent, mais ce ne sont pas elles qui rassemblent les équipements les plus coûteux  ». Après Elisabeth Borne, Première ministre, le président Macron sera saisi de ces revendications.