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Arras

Hommage à la résistance portugaise

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 21 novembre 2022 à 14:06

Jeudi 10 novembre, à l’occasion du 80e anniversaire de son assassinat par l’occupant allemand, la mémoire de José Dos Santos (1906 – 1942), un résistant communiste de Divion, a été honorée à la citadelle d’Arras.

Résidant à Croix, Antonio Marrucho exerce à titre bénévole pour LusoJornal, un organe de presse en ligne, qui traite notamment de l’actualité de la communauté lusophone de l’Hexagone. Il a interviewé, jeudi dernier, à la citadelle Cyrille Degauque et son épouse Joëlle. Celle-ci est la petite-fille de José Dos Santos, un résistant portugais fusillé par l’occupant le 4 novembre 1942.

Condamné par un tribunal militaire

Né à Valtorno au Portugal, José Dos Santos quitte en 1921, à l’heure où d’autres s’embarquent pour le Brésil, son pays et sa misère pour gagner l’Hexagone. « Il travaillera dans des verreries avant de s’installer à Divion en 1934 », révèle Cyrille Degauque soucieux de reconstituer son itinéraire. A cette date, José Dos Santos se met au service de la compagnie des Mines de la Clarence. Durant la Seconde Guerre mondiale, il intègre le groupe de résistants FTP dirigé par le Lensois Simon Ciurlik. Il participe à de nombreux sabotages. Arrêté à Divion le 13 août 1942 «  pour menées communistes et détention d’armes  », José Dos Santos, père de deux enfants, est condamné par un tribunal militaire allemand le 22 octobre. Il est fusillé le 4 novembre à la citadelle d’Arras, à l’âge de 36 ans.

Un sentiment de fierté

Joëlle Degauque a conservé les archives familiales. Elle précise que son aïeul s’est très vite intégré à la société française au point « de s’exprimer dans un français impeccable bien que non naturalisé. Il était réputé serviable ». A l’évocation de son parcours, elle éprouve un sentiment de fierté car son grand-père « a défendu au prix de sa vie, les valeurs de Paix, de Fraternité, d’Egalité et surtout de Liberté… Comme beaucoup de ses camarades, il n’en aura pas profité, mais notre génération peut leur dire merci ». Si une rue de Divion porte son nom et si La Coupole d’Helfaut entretient le souvenir de son sacrifice, il ne resterait plus « qu’à l’honorer dans son village natal du nord du Portugal. Ce serait un formidable geste de fraternité et une forme de retour aux sources », estiment les époux Degauque. Antonio Marrucho travaille en ce sens. « La cérémonie devrait avoir lieu en 2023 », assure ce passionné d’Histoire. Lors de ce reportage, des fleurs ont été déposées au pied des plaques commémoratives qui rappellent non seulement l’engagement de José Dos Santos, mais aussi celui d’Albert de Lima (1923 – 1942), un autre communiste portugais de Divion, fusillé à la citadelle.