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Liévin

Des mineurs sacrifiés sur l’autel de la rentabilité

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 30 décembre 2021 à 20:07

Comme l’an dernier, la municipalité de Liévin en lien avec l’association des Gueules noires a rendu un hommage à minima aux 42 mineurs de la fosse 3 (dite Saint-Amé) qui n’ont pas survécu au coup de grisou du 27 décembre 1974. En marge de cette cérémonie, la section PCF de Grenay a déposé une gerbe au pied de la stèle élevée par la Commission populaire d’enquête impulsée par le PCR-ml dans la foulée de la catastrophe. Une plaque y rappelle que ces 42 travailleurs « ont été envoyés à la mort par les Houillères ». Une façon de pointer du doigt la responsabilité de l’État patron, largement occultée lors des cérémonies officielles. Privées ou publiques, « les compagnies ont toujours été plus soucieuses de rentabilité que de sécurité », souligne Lucien Petit du Lieu autogéré (LAG) de Liévin. Il est l’un des instigateurs du Comité pour l’érection d’un mémorial en hommage aux victimes du capitalisme qu’il envisage d’installer sur le site de Saint-Amé. En raison de la crise sanitaire, « ce projet qui fait l’objet d’une souscription, est pour l’instant suspendu », assure-t-il. Laurent Duporge, le maire (PS) de Liévin « aurait souhaité que ce monument soit érigé dans un autre quartier. Ça n’a pas de sens, sa place est ici », commente Christian Champiré, le maire (PCF) de Grenay, l’un de ses plus actifs soutiens. Celui-ci devrait relancer les municipalités progressistes du secteur afin qu’elles soutiennent ce projet atypique, « avec l’ambition qu’il se concrétise pour le 50e anniversaire en 2024 ».