L’élection, cet été, à la tête de Bruay-La-Buissière de Ludovic Pajot (Rassemblement national) a tendu les relations entre Bruay et la commune associée de Labuissière au point qu’un nombre croissant de Labuissiérois envisagerait volontiers une défusion. Le mariage avait été célébré en 1987, du temps où les socialistes régnaient en maîtres. « Je ne juge pas ce qui a été fait à l’époque. Le contexte a changé et ça ne sert à rien de revenir sur le passé », indique Isabelle Dudillieu (divers gauche), maire déléguée de Labuissière (3 700 habitants). D’autant que durant trois décennies, « nous avons toujours travaillé en harmonie, à la recherche du consensus, dans l’intérêt des populations, même s’il arrivait que nous poussions des coups de gueule », rappelle Michel Trioux, son premier adjoint. Mais depuis l’avènement de l’extrême droite, « nous ne sommes plus respectés », s’inquiète l’élu communiste. « Il est impossible de travailleur avec eux », constate l’adjointe écologiste Lisette Sudic. « Avec Bruay, nous avons des services partagés (communication, espaces verts, etc.). Avant, il était possible de les solliciter directement. Aujourd’hui, tout passe par le directeur de cabinet de Ludovic Pajot. Nos dossiers sont retardés, les procédures alourdies, les délais de réalisation allongés et notre activité s’en trouve paralysée. Si, comme actuellement, les intérêts des Labuissiérois sont menacés, nous réagirons », précise Isabelle Dudillieu, favorable, à titre personnel, à la défusion, d’autant que le potentiel fiscal de Labuissière en fait « l’une des communes les plus riches de l’agglomération ». La défusion « serait la conséquence d’un processus complexe et long. Et au final, c’est l’État qui décidera », prévient Michel Trioux. Le RN et surtout Bruay, qui passerait sous la barre des 20 000 habitants, auraient peut-être beaucoup à y perdre.
(Photo : © Jacques Kmieciak)
