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3e circonscription du Pas-de-Calais

Jean-Marc Tellier au Palais Bourbon

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 24 juin 2022 à 11:12

Candidat de la Nupes dans la 3e circonscription du Pas-de-Calais détenue par le Rassemblement national depuis 2017, le communiste Jean-Marc Tellier s’est imposé d’un cheveu (71 voix) face à Bruno Clavet, son rival d’extrême droite.

« C’est une bonne nouvelle ! On a arraché la victoire. À l’issue du 1er tour, nous avions 949 voix de retard. On a fait le job », sourit le maire d’Avion qui savoure ce succès obtenu au bout d’un suspense haletant. « Nous sommes contents, mais pas totalement satisfaits. Normalement, quand un candidat du RN fait moins de 40 % au premier tour ; ce qui était le cas ici, il est battu plus largement au second. Là, c’est passé de justesse », tempère Bruno Gosselin, son directeur de campagne. La raison ? « Des électeurs macronistes ont voté pour l’extrême droite. Quant au report républicain, il ne s’est pas fait totalement. » Et Bruno Gosselin de poursuivre : « Si on n’avait pas mené une campagne locale en s’appuyant sur notre réseau de militants, avec le soutien des maires de la circonscription, nous aurions été balayés par le RN. Face à lui, tu pars désormais avec un handicap de 30 %. On souffre d’autant plus que, le temps d’une campagne, nous sacrifions notre vie de famille, nos soirées. » Comme ailleurs, « on a subi la poussée de l’extrême droite, mais l’ancrage local nous a sauvés. On a pu aussi compter sur le soutien de militants du PCF venus de tout le département », abonde Jean-Marc Tellier.

Associer la population aux décisions

La présence de « 89 députés RN à l’Assemblée nationale, ça me fait peur. J’ai du mal à expliquer ce succès. Comme nous, ils ont mis en avant le pouvoir d’achat, mais à notre différence, ils le font de manière démagogique exploitant la situation. Pour reconquérir l’opinion, il faudra mettre en adéquation nos paroles et nos actes. On a cinq ans pour changer la donne. La gauche a progressé en nombre de sièges, mais maintenant, il faut bosser en associant la population à nos décisions », poursuit le vice-président du conseil départemental. La rénovation du Bassin minier, la santé et bien sûr le pouvoir d’achat figurent au rang de ses préoccupations majeures. Jean-Marc Tellier envisage son entrée au Parlement « avec une certaine appréhension. Il ne peut pas en être autrement, c’est l’Assemblée nationale quand même… ». En raison de la loi sur le cumul des mandats, il devra abandonner son poste de vice-président du Département et de maire. « À Avion, le conseil municipal aura jusqu’au 19 juillet pour élire un nouveau maire. La réflexion sera menée en équipe comme toujours chez nous. Nous sommes allés ensemble à la bataille. Les conséquences, on les assumera ensemble », poursuit Jean-Marc Tellier. Ce délai pourrait être allongé si la Justice déclarait recevable le recours que son adversaire aurait l’intention de déposer.