© Section PCF Boulogne-sur-Mer
À Boulogne-sur-Mer

Le PCF sur de nouveaux rails

par JACQUES KMIECIAK
Publié le 23 avril 2021 à 15:54

Dans la cité portuaire, l’avènement récent de jeunes militants combatifs et enthousiastes a boosté l’activité d’une section qui se démène depuis sur de multiples fronts.

Elle est l’une des plus anciennes sections du Parti communiste. Fondée en janvier 1921, elle avait pour secrétaire Auguste Chochoy et comme principal animateur Arthur Baly. Ce dernier fut d’ailleurs le tout premier secrétaire de la Fédération du Pas-de-Calais de la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), l’ancêtre du PCF [1]. La section de Boulogne du PCF rayonne sur Boulogne intra-muros, mais aussi Saint-Martin, Wimille et Wimereux. Elle s’est remise en ordre de marche sous l’impulsion de Bruno Arnoult, 64 ans. En 2019, au moment des Européennes, il a succédé à Charles Fontaine à la tête d’une section désormais riche d’« une soixantaine d’adhérents ».

Apport de la jeunesse

Dans la foulée de cette élection, « des jeunes nous ont rejoints. Il y a eu un effet boule de neige. Indiscutablement, la campagne dynamique menée par Ian Brossat a renouvelé l’image du Parti », se félicite Bruno Arnoult. Lucas Penza, 17 ans, fait partie de ces nouveaux adhérents. À l’époque, « je me suis rendu compte que les idées que le PCF portait étaient les miennes. J’ai aussi adhéré à la section de Boulogne parce qu’elle est la seule force militante active dans le secteur », souligne-t-il. Et ce lycéen de Wimereux de se dire en phase « avec l’ensemble du programme du PCF, sur l’éducation notamment » et attaché « à la lutte contre la fraude fiscale afin que les tricheurs soient traduits en justice ». « Ces jeunes ont adhéré convaincus par l’idée communiste. Ils arrivent avec un regard neuf. Ils ne traînent pas derrière eux le boulet de l’URSS », souligne Bruno Arnoult. « Il y a des choses répréhensibles qui ont été faites en matière de droits de l’Homme. Il faut cependant garder le positif des expériences menées dans les pays de l’Est comme l’égalité homme-femme ou le partage des richesses  », nuance Lucas Penza qui se destine à des études d’histoire. Riche de ce renfort, la section multiplie depuis deux ans les initiatives en soutien au personnel de santé et aux étudiants notamment. « Il faut savoir qu’ici on a mis en place une banque alimentaire pour leur venir en aide. Qui aurait pu l’imaginer en 2021 ? » s’inquiète Bruno Arnoult tout aussi préoccupé par la situation de l’emploi.

L’emploi : une préoccupation majeure

« À Boulogne intra-muros, un actif sur trois de la tranche “15-64 ans” est au chômage. Dans le quartier du Chemin-Vert, c’est même un sur deux ! La fermeture de la société de construction NCN en 2020 n’a rien arrangé. Quant au port de pêche et ses industries de transformation, le plus gros fournisseur d’emploi, il n’a pas trop mal traversé la crise sanitaire  », indique ce retraité de la SNCF. Manifestations devant le siège de la CPAM « pour la gratuité des masques » ou de la sous-préfecture pour la sécurité de l’emploi, rassemblement devant l’Arbre de la Paix lors de la Journée internationale dédiée (21 septembre), la section a multiplié les initiatives ces derniers mois. Plus anecdotique, mais ô combien symbolique, la rénovation du siège du PCF, rue des Pipots, illustre son retour en force sur le terrain des luttes.

Pour une candidature communiste

Quant à la possibilité d’une candidature PCF à la présidentielle, Bruno Arnoult l’appréhende avec enthousiasme : « On éprouverait une certaine fierté à avoir un candidat communiste. » Même son de cloche du côté de Lucas Penza qui « appelle les camarades à voter Fabien Roussel lors de la consultation de mai prochain, car le Parti est la seule alternative crédible à gauche ».

Notes :

[1À lire : L’agglomération de Boulogne-sur-Mer et le Parti communiste français 1921-1939, d’André Labouyrie, 2011, 18 euros.