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Lens

Profs, parents et lycéens main dans la main

par Philippe Allienne
Publié le 21 janvier 2022 à 15:04

Près d’une semaine après la grande mobilisation des enseignants et à la veille d’un second appel à la grève, des professeurs, lycéens et parents d’élèves se sont rassemblés devant la sous-préfecture de Lens ce mercredi 19 janvier. Une délégation a été reçue en début d’après-midi par le sous-préfet Jean-François Raffy.

Au centre de cette mobilisation : les enseignants du lycée Condorcet, en grève ce mercredi. Avec eux, des collègues des lycées Béhal, toujours à Lens, Picasso, à Avion, et Henri-Darras, à Liévin. Il s’agissait pour les enseignants de faire valoir faire valoir leurs revendications pédagogiques sur le bac 2022 et sur la situation sanitaire vécue dans les établissements. Même chose pour les lycéens, stressés par les épreuves du bac et les conditions dans lesquelles il se présentent, ainsi que leurs parents, inquiets des conditions d’enseignement en cette période de Covid. Pas sûr que l’entretien (près d’une heure) avec le représentant de l’État puisse changer quelque chose. « Au moins, la délégation professeurs, élèves et parents a-t-elle été reçu et écoutée, constate Jean-François Dejours, professeur de philosophie au lycée Condorcet et syndiqué au SNES FSU. Et surtout, le sous-préfet a pu apprécier, avec étonnement, que les élèves avaient des choses à dire. Il les a reçus à part. Il ne peut penser qu’ils sont manipulés ! » L’urgence porte sur le report des épreuves du bac prévues, pour les spécialités, les 14, 15 et 16 mars. « Nous ne sommes pas prêts, les élèves ne sont pas prêts », dit Jean- François Dejours. Il y a trop d’enseignements à transmettre en trop peu de temps. C’est la conséquence du « bac Blanquer ». Cette date s’explique par la nécessité voulue par la réforme du lycée : les épreuves de mi-mars doivent être intégrées dans les évaluations lorsque les lycéens de terminale exprimeront leurs choix d’orientation sur la plateforme Parcoursup. « Mais le pied est trop gros pour la chaussure, dit encore Jean-François Dejours. Nous ne parvenons pas à faire rentrer l’ensemble des programmes en si peu de temps. » À cela s’ajoutent les questions d’arrêt- maladie et des non-remplacements. « De toute façon, on ne peut remplacer aussi facilement. Et puis, les solutions prônées par le ministre Jean-Michel Blanquer, le soir de la manifestation du 13 janvier, ne sont pas à la hauteur des besoins. On ne peut assurer des remplacements en faisant appel à des non-titulaires et à des précaires. Nous ne voulons pas de provisoire. » De toute façon, la crise sanitaire n’est jamais que la goutte qui fait déborder le vase. L’enseignement est confronté à trois problèmes : la crise sanitaire pour laquelle les moyens ne sont pas au rendez-vous (insuffisance de masques et d’auto-tests, absence de capteurs de CO2, etc.), les moyens humains, c’est-à-dire le financement des services public de l’éducation, et enfin, la réforme du lycée, c’est-à-dire le volet pédagogique.